L’agenda-setting – concept clé de la compréhension des médias
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Date: 9 avril 2015Auteur: Daniel Nadeau
Le retour du congé de Pâques est riche en actualités. Crise étudiante. Judiciarisation. Début du procès de l’ancien maire de Laval, Gilles Vaillancourt. Procès du sénateur Mike Duffy. Premier anniversaire du gouvernement Couillard. Départ de Gérard Deltell pour la scène fédérale et déclaration spectaculaire de Jacques Parizeau sur le champ de ruines que représente le Parti québécois. Tous ces faits sont devenus des nouvelles. La question comment ces faits sont-ils devenus une part de notre monde, de nos discussions entre amis et en famille. C’est facile à comprendre si l’on tient compte du concept-clé de l’agenda-setting.
L’agenda-setting???
L’hypothèse de base est la suivante : les médias exercent un effet considérable sur la formation de l’opinion publique, en attirant l’attention de l’auditoire sur certains événements et en négligeant d’autres.
Les médias définissent ainsi le calendrier des événements et la hiérarchie des sujets qu’il note dans leur agenda. Ce qui entraine immanquablement que les auditeurs ou les téléspectateurs le notent aussi et le mémorisent à leur tour. En plus de l’ordre de présentation des nouvelles du jour (comme le dit Postman), le médiateur va influencer de manière plus voyante ses auditeurs par son commentaire verbal ou gestuel, par le montage, par les illustrations visuelles ou sonores qui seront choisies. Le récepteur se trouve ainsi soumis à une double influence : celle du choix du sujet et celle du commentaire sur le sujet.
Par conséquent, la fonction des médias n’est pas de dire aux gens ce qu’ils doivent penser, mais sur quoi ils doivent porter leur attention. Ils proposent donc l’hypothèse suivante : il existe une relation entre l’ordre hiérarchique des événements présentés par les médias et la hiérarchie de signification attachée à ces mêmes problèmes de la part du public et des politiciens.
Sans nous en rendre compte, nous vivons tous les jours dans un univers spectaculaire qui pour une large part nous est imposé par les médias d’information. Tout praticien de relations publiques doit bien connaître cette théorie pour bien conseiller son client sur la meilleure façon d’insérer son message, son discours dans l’espace public. C’est pour cette raison que lorsque nous devons réfléchir au positionnement d’un client, d’un message, nous devons le considérer du point de vue de l’intérêt public et des politiques éditoriales des médias que l’on veut rejoindre. L’information c’est vraiment le pouvoir!