Célébrité et image de marque
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Date: 13 août 2015Auteur: Daniel Nadeau
De nos jours, plusieurs personnes désirent devenir des célébrités. C’est Andy Warhol qui disait que tous pouvaient avoir leurs 15 minutes de gloire. L’expression est une paraphrase d’une affirmation d’Andy Warhol dans le catalogue d’une exposition au Moderna Museet de Stockholm tenue de février à mars 1968. En 1979, il a réitéré cette affirmation en disant : « … ma prédiction des années soixante s’est réalisée : à l’avenir, tout le monde sera célèbre pendant quinze minutes. » Pour Warhol, pour devenir une célébrité, il fallait accomplir un geste remarquable ou remarqué.
Or, ce n’est pas parce que quelqu’un fait les manchettes que c’est pour les bonnes raisons. Ainsi, un tireur fou dans une école deviendra de façon instantanée une célébrité, mais peu d’entre nous voudraient être associés à sa célébrité. Outre les faits divers, les gens peuvent devenir des célébrités en étant les meilleurs de leur champ d’activités. Il en va ainsi des célébrités du monde du spectacle comme la chanteuse Céline Dion, du monde sportif comme le hockeyeur Carey Price, du monde judiciaire comme madame la juge Charbonneau ou encore du monde de l’information comme Bernard Derome qui fut comme chef d’antenne à la Société Radio-Canada.
Le fait d’être une célébrité comporte des avantages, mais une large part d’inconvénients. Jadis, être une célébrité comportait beaucoup d’avantages, par exemple se voir octroyer les meilleures tables dans ses restaurants préférés, ne jamais faire la file avec le peuple, obtenir des faveurs comme ne pas se voir donner une contravention par un policier qui nous a arrêtés pour un excès de vitesse. Ce monde de jadis qui avait un respect suspect pour l’autorité et les auréoles n’est plus. Ce qui était valorisé hier est aujourd’hui critiqué. Ainsi, il est fort mal vu de ne pas attendre dans la file comme tout le monde ou de prendre une meilleure table au restaurant parce que nous sommes connus. De tels gestes risquent de se retrouver sur les médias sociaux et devenir une crise à gérer pour celle ou celui qui a eu un privilège.
S’il est vrai que les privilèges d’être une célébrité se sont évaporés, il n’en va pas de même pour les obligations et les devoirs d’une célébrité envers ses publics. Nous voulons que nos meilleurs soient parfaits. Nous souhaitons que celles et ceux que nous valorisons soient différents de nous et qu’ils n’aient pas de défauts. Les attentes que nous avons envers celles et ceux qui obtiennent la faveur de notre adhésion sont si grandes qu’il est de plus en plus difficile d’être une célébrité de nos jours.
Cela tient au fait que la ligne entre vie publique et vie privée est aujourd’hui rapidement franchie et que les attentes envers les idoles sont souvent démesurées. C’est pourquoi une célébrité ou une célébrité en devenir doit réfléchir à son image de marque et bien mesurer les attentes que cela suscitera pour être en mesure de tenir la route.
Une image de marque ça se construit et avec de l’intelligence et du savoir-faire, ça reste longtemps dans l’espace public alors que la célébrité elle peut s’évanouir le temps d’un clignement des yeux…