Dire ce que l’on fait et faire ce que l’on dit : la clé d’une communication authentique en relations publiques
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Date: 4 décembre 2015Auteur: Daniel Nadeau
Aujourd’hui, le gouvernement Trudeau livrera à la nation canadienne son discours du trône. Un exercice important pour tout gouvernement à l’ouverture d’une nouvelle législature où il énonce ses intentions et ses volontés. Dans un discours du trône, on retrouve habituellement les orientations générales d’un gouvernement qui sont confirmées par la suite dans le cadre du discours du budget.
Il serait étonnant que le discours du trône du nouveau gouvernement libéral de Justin Trudeau ne confirme pas ce que l’on a pu retrouver dans les lettres de mandat des différents ministres qui ont été, pour la première fois, rendues publiques par Justin Trudeau. Il ne devrait donc pas y avoir de grandes surprises. Jusqu’à maintenant le gouvernement de Justin Trudeau s’est collé à ses engagements électoraux et à son programme tout en jouant la carte de l’originalité, de l’ouverture et de l’authenticité. Cela c’est pour les beaux discours. Sans trop de risque, je crois pouvoir prédire que le gouvernement Trudeau sera premier de classe à l’issue de son mandat pour les beaux discours et l’énoncé des bonnes intentions. Le vrai test sera celui des véritables actions et de la réalité.
Souvent, les rêves et les projets que nous caressons pour notre vie, notre famille ou notre travail sont confrontés à la réalité. Il arrive que nos meilleures intentions soient impossibles à réaliser à cause de facteurs extérieurs : perte d’un emploi, difficultés économiques, accidents, maladie. On se dit alors que nos rêves et nos projets ont affronté les récifs de la réalité. Ce qui est vrai pour un individu peut l’être tout autant pour un pays ou une nation. Dans ces moments, il faut accepter de perdre nos illusions, mais il faut garder le cap sur nos convictions. Il faut garder l’espoir bien vivant pour pouvoir être résilient devant les difficultés et les obstacles qui se dressent devant nous.
Jusqu’à maintenant, le gouvernement Trudeau nage dans le bonheur. Il vit une lune de miel qui devrait se poursuivre encore un temps avec la population canadienne. Il n’en demeure pas moins que des signes inquiétants se sont manifestés. Le premier est le comportement erratique de Justin Trudeau dans sa réaction aux événements de Paris. Terrorisé par son désir probable de ne pas ouvrir la porte à un discours guerrier, étant donné son engagement ferme de retirer les Cf-18 du théâtre de guerre de l’Irak, il n’a pas été à la hauteur. Le contraste avec la performance offerte par Barack Obama le même jour n’est pas à l’avantage de notre jeune rock star de la politique canadienne.
Le second faux pas est l’attitude du gouvernement Trudeau dans le dossier de la loi de fin de vie. Après des discours flamboyants de Justin Trudeau en campagne électorale sur le modèle à privilégier que représentait le Québec, le gouvernement Trudeau s’est associé aux opposants rétrogrades de cette loi pour obtenir la suspension de son entrée en vigueur qui était prévue le 10 décembre de cette année. Voilà un bel exemple de contre-performance en communication où les bottines ne suivent pas les babines. On peut bien se réfugier derrière des arguties juridiques. Rien n’y fait. Il y a rupture entre les intentions énoncées et les gestes posés par ce nouveau gouvernement. Le gouvernement de Justin Trudeau doit gouverner dans la réalité. Les Canadiens lentement mais sûrement prendront conscience que le monde magique d’Humpty Dumpty et d’Alice au pays des merveilles est un monde imaginaire. Monsieur Trudeau, nous sommes en 2015…