Pierre Karl Péladeau, Julie Snyder, le PQ et l’image
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Date: 11 février 2016Auteur: Daniel Nadeau
J’aimerais revenir quelques instants sur les malheurs de Pierre Karl Péladeau. Il a connu, c’est le moins que l’on puisse dire, un mois de janvier difficile sur les plans politique et personnel. Habituellement, je n’ai pas grand appétit pour parler de la vie personnelle des personnalités publiques, mais le cas Pierre Karl Péladeau en est un d’exception.
Pierre Karl Péladeau a toujours su utiliser les médias pour se bâtir une image. Sans hésitation, il s’est abondamment servi de sa populaire conjointe, Julie Snyder, pour mousser sa popularité. Nous n’avons qu’à nous souvenir de la dernière course au leadership au PQ où Julie a apporté une solide et remarquée contribution. Je passe sous silence le mariage de PKP et de Julie qui a été un événement pour le Québec. Aujourd’hui, alors que Julie et PKP confirment leur incapacité de continuer leur route ensemble, Pierre Karl Péladeau doit mesurer tout le poids du prix à payer de cette utilisation de sa vie personnelle et intime pour atteindre ses objectifs professionnels. Je n’ai pas l’intention de l’accabler davantage. Après tout, de jeunes enfants sont liés à ce couple et il serait cruel de ne pas en tenir compte.
Ce que je veux cependant mettre en lumière c’est que Pierre Karl Péladeau n’a que ce qu’il mérite. Après avoir utilisé outrageusement sa vie personnelle pour se bâtir une popularité de star, il constate aujourd’hui le prix à payer de ce choix. Si le dossier Julie était le seul faux pas de Pierre Karl Péladeau, on pourrait passer l’éponge, mais ce n’est pas le cas.
Voici un grand capitaliste, autrefois sympathisant gauchiste, qui après avoir eu un passé riche en conflits de travail devient leader d’un parti politique supposément social-démocrate. Un patron de presse qui refuse de parler à la presse parlementaire qui couvre les actualités politiques au profit d’une page Facebook. Un patron de presse qui refuse de voir les conflits d’intérêt potentiel entre ses propriétés et son activité professionnelle d’aspirant premier ministre. Qui plus est, un souverainiste pur et dur qui est prêt à envisager la partition du territoire québécois advenant une hypothétique souveraineté du Québec.
Pierre Karl Péladeau n’a pas un problème d’image ou de perceptions. Pierre Karl Péladeau est un faisceau de complexité contradictoire et le meilleur exemple d’inauthenticité que l’on puisse trouver dans un monde qui est en perte d’estime envers la classe politicienne et qui recherche, plus que tout, chez celles et ceux qui veulent la diriger, de l’authenticité. Il n’y a pas à dire la côte sera longue et abrupte pour Pierre Karl Péladeau et pour le parti québécois d’ici les prochaines élections.