Médias, un monde qui change et se transforme
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Date: 17 février 2016Auteur: Daniel Nadeau
Dans les éditions du journal Le Devoir samedi et dimanche 21 et 22 novembre 2015, nous avons eu droit à un excellent article de Stéphane Baillargeon intitulé « Médias, les sept piliers capitaux », Le Devoir samedi et dimanche 21-22 novembre, p A 1 et A 10. Dans ce papier, Baillargeon fait état d’une étude de la professeure de Harvard Elaine C. Kamarck publiée par le Brookings Institution : « The News Today: 7 Trends in Old and New Média ».
Que nous révèle cette étude?
Sept constats tous simples :
- La disparition du journal imprimé;
- La mort lente de la nouvelle;
- La télé de plus en plus un outil de divertissement qu’un outil d’information;
- La radio parlée se maintient;
- Le Web informe;
- Les médias sociaux sont de gros tambours;
- L’humour et l’infodivertissement en croissance.
Il faut comprendre que ces grands constats s’appliquent d’abord et avant tout au contexte culturel américain. Il reste cependant que ce portrait se valide aussi chez nous avec des nuances. La presse imprimée est de plus en plus menacée. La disparition de la version papier du quotidien La Presse en est un exemple éloquent. Néanmoins, on doit aussi prendre en compte la résilience des quotidiens régionaux qui demeurent des véhicules importants de l’information des gens comme ceux regroupés sous le Groupe Capitales Médias.
Il est vrai aussi que les nouvelles se font de plus en plus rares dans les médias d’information. On y trouve de nombreux chroniqueurs et commentateurs, mais moins de nouvelles que l’on peut qualifier en anglais de « hard news ». La télé chez nous aussi est de moins en moins un véhicule d’information grand public. Les bulletins de nouvelles des stations de télé de fin de soirée n’ont plus la côte d’autrefois. En même temps, l’information qui est diffusée est de plus en plus spectaculaire et de moins en moins pertinente comme je l’ai évoqué il y a peu en vous citant Mario Llaso Vargas et son essai publié cette année chez Gallimard : La civilisation du spectacle.
La radio parlée se maintient, mais elle aussi prend le virage de l’humour, de l’infodivertissement et du spectaculaire ainsi que du commentaire. Il n’y a qu’à écouter les radios de Cogeco et Ici Radio-Canada pour s’en convaincre.
Enfin, le Web prend plus de place chez nous aussi, mais pas en qualité. On retrouve ce qu’il y a de mieux et de pire sur la toile et les informations que l’on y retrouve ne sont pas toujours fiables. Bref, les médias se transforment et ce monde est un monde qui se perd et qui ne sera plus jamais comme avant…