Le plus potineur des chroniqueurs politiques nous quitte : RIP Jean Lapierre
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Date: 30 mars 2016Auteur: Daniel Nadeau
Quelle triste fin ironique! Mourir avec sa femme et avec ses frères et sa sœur alors qu’ils allaient consoler leur maman qui avait perdu son mari et leur père. Destin cruel qu’aura connu le réputé et populaire chroniqueur politique Jean Lapierre. Comme j’ai tâté de la politique, j’ai connu Jean Lapierre. C’était, tous en conviennent, une formidable machine à récolter des informations. Lorsque parfois il m’appelait pour s’enquérir de l’état des lieux durant une campagne électorale, c’était parce qu’il cherchait à mesurer les résultats et à les prédire avant tout le monde. Jean Lapierre était une machine à scoop.
J’ai peu connu Jean Lapierre. Ce n’était qu’une connaissance. Lui était célèbre, moi non. Le moment où je l’ai mieux connu, c’est à l’époque de la campagne au leadership de Paul Martin en 1990 au moment où j’étais responsable du comté de Sherbrooke. Notre équipe Paul Martin avait alors subi la défaite aux mains de l’équipe Jean Chrétien. Mince consolation, j’avais été élu comme délégué, mais j’ai par la suite décidé de ne pas me présenter au congrès sachant que les jeux étaient faits pour l’équipe Chrétien.
Puis, j’ai croisé Jean Lapierre dans le cadre de mon travail professionnel. Un jour, j’avais rédigé un projet d’allocution pour un événement important dans la vie d’un client. Au moment de ma rencontre avec ce client, quelle ne fut pas ma surprise de voir Jean Lapierre assis dans la salle de conférence! Il faisait partie de mon équipe pour peaufiner le texte en question. À cette occasion, nous avions quelques divergences sur le sens à donner à cette allocution, mais sur le fond je dois convenir que les remarques de Lapierre étaient très perspicaces et se voulaient très constructives, elles permettaient de bonifier le texte. Jean Lapierre était lui-même un formidable orateur et il avait le sens du punch.
Par la suite, mon retrait volontaire de la vie politique active et l’intensification de sa carrière de commentateur ont fait que nous nous sommes très peu vus. C’est durant la période où j’ai côtoyé mon ancien patron, le financier Guy Savard, que j’ai le mieux connu Jean Lapierre. Je l’ai cependant assez connu pour témoigner que Jean Lapierre était un homme charmant et de commerce agréable. Il avait toujours une anecdote à offrir pour nous faire parler et révéler des informations utiles pour lui. RIP Jean Lapierre…