Les médias continuent de bécher…
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Date: 2 mai 2016Auteur: Daniel Nadeau
La situation n’est pas jojo pour les médias au Québec. Ils ont déjà fort à faire avec les mutations techniques et technologiques qui viennent transformer de fond en comble leur modèle d’affaires et sont aussi aux prises avec le spectacularisme d’une société de plus en plus individualiste. La présence envahissante des médias sociaux non seulement vient changer le mode de relation avec leurs clients, mais aussi avec la matière même de leur métier, l’information.
Par exemple, Jeff Fillion de Bell média a perdu son emploi pour son tweet malheureux sur les malheurs du fils d’Alexandre Taillefer. André Arthur a lui aussi vu son lien d’emploi se terminer pour des commentaires peu édifiants en marge de l’écrasement de l’avion de Jean Lapierre. En peu de temps, quatre personnages importants de la radio québécoise ont disparu de la circulation si l’on ajoute la suspension de madame Nathalie Normandeau. La région de Québec est particulièrement touchée pour trois d’entre eux.
Non seulement la radio perd ses personnages phares, mais elle a subi des pertes de revenus publicitaires importants en 2015 de même que des pertes d’emplois. Le CRTC a publié le 25 avril dernier un rapport des activités des radios au Canada. En 2014, il y avait 704 stations de radio commerciale dont 124 sur la bande AM et 580 sur la bande FM. Ces stations employaient plus de 9500 personnes. En 2015, il y a 385 emplois de moins. Les revenus globaux sont en baisse de 0,7 % soit 11,6 millions de dollars de moins par rapport en 2014. En ce qui concerne Radio-Canada, 2015 représentait la seconde année où elle a pu vendre de la publicité pour des revenus totaux de 1,4 million de dollars. Malgré cela, les revenus totaux des stations de Radio-Canada ont diminué de 3,9 % en raison des coupes du gouvernement fédéral. (La Tribune, mardi 26 avril 2016, « Baisse de revenus et d’employés dans les radios » p. 30)
Bref, les entreprises dans le domaine de la radiodiffusion ont d’énormes défis devant eux comme tous les médias. L’année 2014 n’a pas fait exception. À suivre…