Parti québécois – Cloutier, Hivon, Lisée et les autres…

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Date: 17 mai 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Le départ de l’étoile filante PKP de la scène politique québécoise n’est pas sans conséquence. L’une de celles-ci c’est bien entendu le déclenchement d’une course au leadership au Parti québécois.Cloutier, Hivon et les autres... La course est bel et bien commencée et à ce jour, une candidate et deux candidats ont fait connaître leur désir de devenir « le nouveau calife à la place du calife »…

Je ne suis pas un partisan du Parti québécois. Je laisserai donc à d’autres le soin de départager qui sera le mieux placé éventuellement pour prendre la tête de ce parti. Je me dois néanmoins de remarquer que tant Alexandre Cloutier que Véronique Hivon ont utilisé la même vieille recette pour faire une bonne première impression dans cette course qui s’amorce.

D’abord, une annonce rapide de leur candidature en présence de leurs amis, de leur famille et surtout dans leur milieu. En ce qui concerne la présence de la famille, il semble bien que l’on cherche à convaincre les gens que même si on est parents de jeunes enfants, on peut et on a le droit de faire de la politique au plus haut niveau. Véronique Hivon nous a présenté pour la première fois sa fille et son conjoint alors que la conjointe d’Alexandre Cloutier nous a dit qu’elle était d’accord pour nous prêter son bel Alexandre, car elle croit en lui et au Québec. On ne peut que voir les effets délétères de l’effet Péladeau qui est parti s’occuper de sa jeune famille.

Le second élément de la bonne vieille recette c’est de dire que l’on fera de la politique autrement. Le temps est venu pour rompre avec nos vieilles façons de faire de la politique et la population souhaite que les politiciens enlèvent leurs oripeaux partisans pour plutôt revêtir les habits du courtisan entièrement dévoué à l’intérêt général et au bien commun. Un discours particulièrement payant chez les plus jeunes dans notre société. Je veux bien, cependant la société n’est pas une collection d’individus égaux, mais elle est composée de gens ayant une vie concrète où des intérêts puissants les maintiennent dans leurs conditions de vie. On cherche à l’oublier, mais la société est constituée de classes sociales et chacune d’elles a des intérêts particuliers. Cela ne s’estompera pas le temps d’une course au leadership, fut-elle au Parti québécois.

Le dernier élément de la recette est le silence coupable des deux principaux candidats quant à l’avenir constitutionnel du Québec dans le Canada. Pour les libéraux de Philippe Couillard, c’est clair, c’est le statu quo même pas amélioré. Pour Legault et la CAQ, c’est la défense des intérêts du Québec et pour le PQ c’est la souveraineté, mais sans mécanique. La souveraineté comme rhétorique et comme horizon. Pourtant, ça fait déjà assez de temps que nous perdons sur cette question pour ne pas avoir d’idées claires à ce sujet. Tant monsieur Cloutier que madame Hivon font l’impasse sur cette question. On voit bien que la politique autrement ressemble à bien des égards à la politique tout court. L’arrivée de Jean-François Lisée change dramatiquement les choses. Avec lui, c’est clair, pas de référendum dans un premier mandat. Plutôt qu’un pays, Lisée propose un « ostie de bon gouvernement »…

La course au Parti québécois sera palpitante, je n’en doute pas un instant, mais elle sera largement faite durant la période estivale, moment peu propice à la mobilisation politique et citoyenne. Il s’ajoutera probablement Martine Ouellet, mais au bout du compte on se retrouvera tous ensemble à l’automne dans notre bonne vieille Assemblée nationale avec un parti nationaliste, un parti fédéraliste et un parti souverainiste qui a honte de dire à visage découvert comment il compte nous mener à la terre promise ou qu’il refuse de défendre ce pourquoi il existe : la souveraineté. Quoi que l’on en pense, nous sommes encore englués pour un temps dans cette lancinante question : « What does the Quebec want? »… Et nous répondrons tous en chœur Un Québec indépendant dans un Canada uni!

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