Démocratie et affaires municipales
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Date: 18 mai 2016Auteur: Daniel Nadeau
L’exemple du projet du Groupe Laroche dans l’arrondissement de Brompton
Nous apprenions récemment que le Groupe Laroche, l’un des clients du Cabinet de relations publiques et de communication Nadeau Bellavance, avait eu l’humilité d’aller à la rencontre des citoyens de l’arrondissement de Brompton pour demander un appui à leur projet de développement commercial. Cette initiative a été couronnée de succès puisque le nombre de signatures d’appui à leur projet a largement dépassé le nombre requis pour annuler la tenue d’un registre quant à la tenue d’un éventuel référendum.
C’est de mémoire la troisième fois dans les cinq dernières années que des promoteurs ou des opposants à un projet utilisent cette disposition de la Loi qui permet, à une majorité qualifiée, selon une mécanique légale complexe, de se prévaloir de son droit à renoncer à la tenue d’un référendum.
La première fois, si je me souviens bien, ce fut l’œuvre de Jacques Foisy qui voulait voir disparaître la Société de développement commercial du centre-ville de Sherbrooke. Il avait réussi à obtenir le nombre de signatures requises pour amener les autorités de la ville, pourtant sympathique à la présence d’une SDC, à dissoudre cette société sans but lucratif. Il y a eu aussi le promoteur Denis Custeau qui a recueilli un nombre de signatures suffisant pour éviter la tenue d’un référendum sur son projet commercial de Cité-Jardins.
L’esprit de la Loi qui permet aux citoyennes et aux citoyens de s’opposer à un projet de développement urbain vise à s’assurer que le développement se fait en accord avec ceux-ci. Cette loi a aussi des désavantages pour nous tous. Elle permet notamment au phénomène NIMBY « Not in my Backyard » de fleurir. J’ai de nombreux exemples en tête où les intérêts supérieurs d’une collectivité urbaine ont été mis à mal par la volonté des gens vivant à proximité d’un développement urbain.
Il faut cependant se réjouir qu’aujourd’hui les promoteurs acceptent les règles de la démocratie municipale et se prêtent au jeu d’aller à la rencontre des populations concernées pour s’assurer que leur projet réponde à leurs attentes. Dans le cas du projet de développement commercial, le Quartier de Brompton, il est manifeste que la population de cet arrondissement désire voir se réaliser ce projet commercial qui permet la venue d’un Tim Hortons chez eux. Le fait que le promoteur a pris en compte la volonté de certains de s’opposer à un projet domiciliaire en s’engageant à créer un espace de dialogue avec la population sur cet aspect du projet n’a pu qu’aider au résultat obtenu. Tout comme le fait que 62 personnes ont signé pour appuyer le projet et pour renoncer à la tenue d’un référendum sur ce dernier est significatif de leur appui à ce projet.
Quand les promoteurs vont à la rencontre des gens et que les projets proposés correspondent aux besoins de ces derniers, la démocratie municipale ne s’en porte que mieux. Il reste néanmoins que cet exercice doit trouver son point d’ancrage dans le dialogue et la confrontation des points de vue divergents. Le Groupe Laroche a joué le jeu de la démocratie et ses efforts ont été récompensés.