Le roi P. K. Subban déchut de son royaume

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Date: 5 juillet 2016
Auteur: Daniel Nadeau

Il l’a fait. Bergevin a sorti P. K. Subban de Montréal. Il a posé ce geste en sachant très bien que cela serait très contesté parmi les partisans. Il y aura toujours une immense opacité sur les vrais motifs de cette décision de sortir l’as des relations publiques et le hockeyeur aux talents indiscutables de Montréal. P. K. SubbanUne décision lourde de conséquences pour le « branding » des Canadiens de Montréal. Une décision cependant réfléchie, car l’organisation montréalaise sait bien que ses fidèles partisans ne la déserteront pas, car elle est plus que dominante dans le marché du sport professionnel.

Sur le plan hockey, la décision semble tenir la route. Pour les débuts au moins. Le défenseur acquis dans cet échange est le meilleur de sa profession. Shea Weber est un défenseur dominant et il a des qualités de leadership et de fiabilité que l’on ne peut attribuer à P. K. Subban. Par contre, à lui seul P. K. Subban, par ses envolées spectaculaires sur la surface glacée et par sa hargne à obtenir la victoire, méritait le prix d’entrée au Centre Bell. Il est d’ores et déjà assuré que Shea Weber ne nous fera pas vivre ce type de spectacle. Il est plausible qu’il soit aussi ou plus efficace, mais moins spectaculaire c’est certain.

Par cette décision, Bergevin vient aussi régler le problème d’ombrage à la marque des Canadiens que faisait peser sur elle la marque P. K. Subban. Pour une organisation conservatrice comme celle de Montréal, cela est impardonnable. Cette volonté de P. K. Subban de devenir une marque. Sa propension à toujours rechercher la lumière des projecteurs l’aura sorti de Montréal. Cela se reflétait aussi dans ses relations avec ses coéquipiers dans la chambre des joueurs. Nul ne peut être plus important que l’équipe et sans mettre en doute les qualités de bon coéquipier de Subban, il est clair que ce qu’il est, dérangeait ses coéquipiers et la direction de l’équipe.

Cette transaction majeure de Bergevin montre cependant que le petit gars de Pointe-Saint-Charles a du caractère et qu’il ne craint pas la controverse. Il prend des décisions. Prend-il de bonnes décisions? L’avenir nous le dira, mais il agit. Après la saison de misères de l’année dernière saison des Canadiens, Bergevin devait bouger. Il a bougé. Il est payé pour le faire d’ailleurs. Le départ de P. K. Subban et l’arrivée du controversé Alexander Radulov pour une saison ont transformé le visage que nous offrira les Canadiens de Montréal la saison prochaine. Serait-ce pour le mieux? Avouons que ce sera difficile d’être pire. Néanmoins, la pression est maintenant sur les joueurs et Michel Therrien dont le poste est plus en jeu que jamais menacé si les Canadiens n’engrange pas les victoires la saison prochaine et s’il ne réussit pas à être un prétendant sérieux au « der des der »1 des trophées mythiques sportifs : la Coupe Stanley.

1. Der des der signifie le dernier des derniers. Le plus important trophée. Expression empruntée au discours sur la Première Guerre mondiale qui une fois terminée était présenté comme la der des der des guerres mondiales. Ce qui s’est révélé faux puisqu’il y a eu la Seconde Guerre mondiale.

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