Organisation bien huilée et gestion de crise démocrate
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Date: 26 juillet 2016Auteur: Daniel Nadeau
Hillary Clinton ne l’a jamais eu facile. Son mauvais karma l’a poursuivi avec le début de la convention nationale des Démocrates à Philadelphie. Cet événement qui devrait la porter en triomphe a bien mal commencé pour elle et pour celles et ceux qui voulaient faire l’unité du Parti démocrate. Fuite embarrassante des courriels du Parti démocrate qui fait la démonstration de l’existence d’une collusion entre le parti et l’organisation de madame Clinton contre celle de Bernie Sanders, colère bien sentie des militants de Sanders, huées et vociférations contre Clinton et violents orages ont été de la première journée de la convention nationale des démocrates à Philadelphie.
Commencé dans le chaos, la convention s’est terminée dans un parfum d’unité retrouvée grâce notamment à la machine bien huilée de l’organisation démocrate qui a présenté un programme d’orateurs très relevés et qui a eu l’intelligence stratégique de congédier la présidence du Parti démocrate, madame Debbie Wasseman Schultz, qui n’a pas pris la parole hier soir comme prévu. Il faut dire aussi que les critiques à l’égard de Donald J Trump sont aussi de l’excellente matière pour créer de l’unité chez les démocrates.
On a pu constater en regardant cette première journée de convention démocrate que chez les démocrates rien n’est laissé au hasard pour relever des déclarations malheureuses de Trump ou pour démontrer la grande confiance que devra inspirer Hillary Clinton. Je soupçonne que les démocrates ont mis à contribution des groupes de discussion pour déterminer les meilleures formules à utiliser et les messages qui seraient les plus porteurs.
Chaque orateur invité a été efficace et cela a été fait selon un crescendo pour venir à bout des protestations vocales des partisans de Bernie Sanders. Sans conteste, c’est Michelle Obama qui a volé le show. Elle est venue témoigner son appui à Hillary en prenant appui sur son dévouement pour les enfants et sa conviction que celle-ci était partagée par Hillary Clinton. Elle a surtout déclaré que les États-Unis étaient un grand pays. Elle a fait le pont entre les accomplissements de son époux Barack Obama et le programme d’Hillary Clinton. Elle a chaleureusement appuyé Hillary Clinton en témoignant de sa confiance en elle.
La sénatrice Elizabeth Warren a, pour sa part, bien préparé le terrain pour l’allocution de Bernie Sanders en venant affirmer que les États-Unis doivent faire quelque chose pour mieux partager la richesse, pour s’attaquer à Wall Street et aux grandes compagnies pétrolières et pour assurer un minimum vital aux femmes, aux jeunes et aux vétérans.
Comme il se doit, Bernie Sanders a livré une performance extraordinaire. Il a donné un appui non équivoque à Hillary Clinton en faisant la démonstration point par point des ressemblances et des dissemblances entre ses idées pour l’Amérique et celle de Donald Trump tout en relevant les similarités et les tonalités différentes avec celles défendues par Hillary Clinton. La démonstration de Bernie Sanders était convaincante et à la fin on comprenait bien pourquoi il était fier d’être au côté d’Hillary Clinton et de soutenir sa candidature à la présidence des États-Unis.
Il a surtout émis l’idée que son ralliement à Clinton était une autre façon de poursuivre la révolution en marche de la politique américaine initiée par son mouvement politique. Ce fut efficace. Cela suffira-t-il pour rallier dans l’enthousiasme ses partisans au clan Clinton? On mesurera cela dans les prochains jours et notamment ce soir par l’accueil qui sera fait par les partisans de Sanders à Bill Clinton.
Passionnant la politique américaine…