Pas dans ma cour!
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Date: 24 octobre 2016Auteur: Daniel Nadeau
J’ai par le passé écrit sur le phénomène « Pas dans ma cour », phénomène connu dans la littérature spécialisée comme le phénomène NIMBY pour « Not in my Backyard ». Je ne peux trouver meilleur exemple pour illustrer ce propos qu’avec un dossier en cours à mon bureau avec la Résidence Murray. Je sais que les « voisins-opposants » qui n’aiment pas être appelés ainsi auront à redire de mon texte. Cela va de soi. Je suis payé par la Résidence Murray. Je suis donc l’équivalent d’un diable pour eux.
N’empêche que ce dossier met en cause l’intérêt public qui consiste à densifier le territoire de la ville, offrir des conditions de vie à toutes les tranches d’âge de la population et promouvoir les investissements sur son territoire. Derrière le patrimoine, on sent bien les intérêts personnels privés se profiler. Les voisins-opposants ne veulent pas de projet d’agrandissement. Non, ce n’est pas exact. Ils sont d’accord avec un projet d’agrandissement, mais à la taille du quartier soit un nouvel édifice de deux étages maximum avec pas plus de vingt nouveaux logements. Ils ne font guère de cas de la faisabilité financière d’un tel projet qui est de toute manière de la responsabilité du promoteur.
Ils remettent en cause sans savoir l’affirmation selon laquelle les résidences pour aînés de petite taille vont toutes fermer étant donné les nouvelles règlementations. Ils ne tiennent pas compte non plus du fait que le nouvel édifice sera de même hauteur que leur propre maison l’autre côté de la rue. Enfin, ils s’obstinent à lier la présence de la Résidence Murray au problème de circulation et de stationnement de la rue Murray. Un problème réel, mais qui a beaucoup plus à voir avec la nouvelle configuration de l’intersection King/Papineau/Murray et du droit des gens de tourner à gauche sur la rue Murray en provenance de la rue Papineau. Cela a aussi à voir avec la présence de deux hôpitaux dans le coin. Hôpitaux pour lesquels l’ex-maire Jean Perrault a fait des représentations auprès du gouvernement pour que les activités ne soient pas transférées vers le site Fleurimont.
Ils ne tiennent pas compte non plus qu’une pétition favorable à ce projet a été signée par 662 personnes du quartier. S’il y avait un référendum, les chances que la Résidence Murray gagne le débat sont très élevées.
Plutôt que de discuter du projet pour essayer de comprendre, les voisins-opposants se sont plutôt présentés à l’assemblée citoyenne de façon organisée en bataillon serré. Chacun avait préparé son laïus écrit de cinq minutes comme le permettaient les règles de l’assemblée. Comme les textes étaient préparés, j’imagine que les conditions d’un dialogue ont été rejetées avant même d’être entamées. Croyez-vous maintenant monsieur Pierre Chapdelaine lorsqu’il a affirmé que les voisins-opposants avaient rejeté sa main tendue?
J’exagère pensez-vous parce que je suis le mercenaire de la Résidence Murray dirons certains. Je vous donne une statistique pour vous faire réfléchir : sur les 25 interventions le 19 octobre dernier, dix étaient favorables au projet ou neutres et quinze étaient vivement opposés au projet d’agrandissement. De ces quinze interventions opposées au projet de la Résidence Murray, douze étaient le fait de gens résidant sur la rue Murray. J’aurais voulu prouver au monde entier que l’opposition à ce projet était le fait des voisins-opposants, je n’aurais pu trouver meilleure démonstration que celle offerte ce soir-là par ces derniers. Je vous remercie d’avoir aidé mon client à faire la démonstration de cette réalité.
En attendant, les aînés patientent toujours pour avoir accès à des logements abordables. Au lieu de dialoguer avec le promoteur, les voisins-opposants ont choisi la voie de la confrontation. À les entendre, le projet d’agrandissement de la Résidence Murray accélèrera l’effet des changements climatiques sur la rue Murray, générera une circulation lourde et bordélique sur la rue et tenez-vous bien un intervenant s’est plaint de la présence de fauteuils roulants sur le trottoir. Désolant que tout cela…
Heureusement, la population du quartier appuie ce projet et je crois que la voix des aînés et de celles et ceux qui défendent la disponibilité de logements abordables se feront entendre jusqu’au conseil municipal de notre ville qui doit donner son aval à ce projet gagnant-gagnant pour toutes et pour tous…
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