Quand une tempête de neige devient une tempête politique
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Date: 16 mars 2017Auteur: Daniel Nadeau
Ce n’est qu’au Québec qu’une simple tempête de neige, aussi importante soit-elle, devient une tempête politique. Au Québec, nous sommes vraiment une société distincte. Rappelons les faits.
Nous avons tous été avertis par les services météorologiques qu’une importante tempête de neige s’abattrait sur le Québec et toucherait particulièrement le sud du Québec. Montréal, la Montérégie et l’Estrie sont dans l’œil de la tempête. Nos voisins au Sud décrètent l’état d’urgence. À Sherbrooke, la Commission scolaire prend la décision de fermer les écoles sachant que le retour à la maison sera difficile. Bien des gens ont eu le culot de critiquer cette décision puisqu’il n’y avait aucun signe de tempête avant le début de l’après-midi. Ces gens devraient avoir la décence de s’excuser de leurs commentaires auprès de la Commission scolaire, car elle avait raison.
Malgré notre préparation, malgré le fait que nous en avions été avertis, cela n’a pas empêché des dérapages importants, tant au sens propre qu’au sens figuré. Il y a eu le carambolage sur l’autoroute 10 à Magog qui a impliqué plus quarante véhicules sur une distance de deux kilomètres où heureusement il n’y a eu aucun blessé grave même si une majorité des véhicules impliqués sont des pertes totales. On l’a échappé belle! Il faut dire que l’Estrie a reçu entre cinquante et soixante-dix centimètres de neige, ce qui est équivaut à la tempête de la Saint-Valentin de 2007 où il était tombé soixante centimètres de neige. Malgré l’ampleur de la tempête à Sherbrooke et en Estrie, ce n’est pas notre région qui a vécu la plus grave crise.
Les incidents qui se sont déroulés sur l’autoroute 13 au Centre-ville de Montréal sont très préoccupants. Là aussi, il y a eu un carambolage, mais à la différence de chez nous, trois cents personnes ont été emprisonnées dans leur auto sur l’autoroute pour des périodes variant de 4 h à 10 h. Inacceptable. Il y a des gens qui quelque part n’ont pas bien fait leur travail. Au dérapage des automobilistes sur l’autoroute 13 s’ajoute un dérapage de nos services publics en matière de sécurité.
Il s’est ajouté ce matin le dérapage politique où le ministre des Transports, Laurent Lessard, a fait preuve de peu d’empathie pour les citoyennes et les citoyens victimes de ce hoquet de nos services de sécurité publique. Il s’est employé à défendre sa machine plutôt que les citoyens en cause. Le premier ministre Couillard a corrigé le tir très tôt hier matin et a fait preuve d’empathie et a jugé la situation inacceptable. Heureusement!
Reste que des gens devraient rendre des comptes. Nous payons suffisamment de taxes au Québec pour que nous n’ayons pas à nous inquiéter de la capacité de notre État de nous secourir si nous en avons besoin. C’est là le strict minimum dans un État démocratique libéral dans un pays riche. Être au service des citoyens et penser aux citoyens d’abord m’apparaît comme le plus sûr moyen pour qu’une tempête de neige ne se transforme pas en tempête politique…