Le fantôme de P. K. Subban

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Date: 30 mai 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Le directeur général des Canadiens de Montréal, le sympathique Marc Bergevin, ne l’aura pas facile. À peine peut-il se réjouir de la performance de deux de ses futurs joueurs, Mikhail Sergachev et Jeremiah Addison, qui viennent de s’illustrer en jouant un rôle majeur dans la conquête de la Coupe Memorial par les Spitfires de Windsor, qu’il doit composer avec la popularité arrogante de son ancien défenseur étoile, P. K. Subban, fier porte-étendard des Predators de Nashville.

On se rappellera que l’an dernier, en juin plus précisément, Marc Bergevin a échangé le défenseur étoile et chouchou des partisans des Canadiens contre le défenseur Shea Weber. Sur le plan statistique, la transaction semble être une bonne affaire pour les deux équipes. Shea Weber est un grand défenseur, un joueur étoile qui a joué un rôle majeur dans les performances des Canadiens de Montréal durant la dernière saison. Quant à P. K. Subban, il a lui aussi rempli les attentes de sa nouvelle équipe. Une transaction favorable à chacune des équipes et il faudra de nombreuses années encore avant de pouvoir penser si une équipe a eu le dessus sur l’autre.

Pourtant, la possibilité de voir les Predators de Nashville remporter la coupe Stanley cette année contre les Penguins de Pittsburgh de Sidney le Kid Crosby est un véritable cauchemar de relations publiques pour Marc Bergevin et pour toute l’organisation des Canadiens de Montréal. Imaginez le scénario où en première page du Journal de Montréal figurerait une photo plain-pied de P. K. Subban avec la Coupe Stanley au milieu d’enfants souriants de l’hôpital de Montréal pour enfants. Un cauchemar. Non seulement cela rappellera-t-il que P. K. Subban avait promis de ramener la coupe Stanley à Montréal lors de la signature de son lucratif contrat en août 2014, mais aussi que nous n’avons pas encore une aussi bonne équipe. Se pourrait-il qu’il tienne promesse lui alors que l’organisation des Canadiens de Montréal semble incapable de donner une équipe victorieuse à la ville de Montréal et à ses partisans?

La transaction conclue en juin 2016 entre les Predators de Nashville et les Canadiens de Montréal n’a pas un an et les Predators se retrouvent déjà avec les fruits escomptés. Ils sont à quatre victoires de remporter le précieux trophée, emblématique de l’excellence du hockey dans le monde. Certes, ce n’est pas parce que P. K. Subban est membre de l’équipe que les Predators peuvent prétendre aux grands honneurs dès cette année. Il y a déjà de nombreux autres joueurs dont une attaque dévastatrice et un gardien de but en feu qui en sont responsables. P. K. Subban fait partie de cette équipe et sa présence en améliore les chances. Son enthousiasme bon enfant, son jeu spectaculaire et son dévouement à son sport sont cependant des ingrédients qui ne peuvent passer inaperçus surtout durant une série finale de la Coupe Stanley.

Si l’on ne peut pas rendre responsable Marc Bergevin du succès des Predators de Nashville durant les présentes séries, il est néanmoins celui qui est redevable de l’édition actuelle des Canadiens de Montréal. Une équipe à performance moyenne, incapable de s’illustrer longtemps durant la seule saison qui compte aux yeux des vrais partisans de hockey : les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. La faiblesse de l’offensive de cette bonne petite équipe ne suffira pas à faire taire le fantôme de P. K. Subban et Marc Bergevin devra vivre avec cette réalité pour bien des années encore. La seule façon pour Marc Bergevin et l’organisation des Canadiens de Montréal de faire disparaître le fantôme de P. K. Subban c’est de remporter le plus tôt possible une coupe Stanley à Montréal. Marc Bergevin devrait faire appel à SOS Fantômes et se trouver un gros joueur de centre et un compteur de quarante buts sinon il devra vivre le cauchemar P. K. Subban.

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