Ressusciter les vieux débats
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Date: 28 juin 2017Auteur: Daniel Nadeau
Tout récemment, le premier ministre du commentaire, aux dires de l’animateur Martin Pelletier, le commentateur Janick Anctil y allait de ses observations sur la Chambre de commerce de Sherbrooke à la lumière de l’arrivée de son nouveau président, monsieur Claude Denis. Je reconnais le droit de ses opinions à monsieur Anctil. Manifestement, monsieur Anctil ne partage pas les objectifs et les activités de la Chambre de commerce de Sherbrooke.
Pour monsieur Anctil, la Chambre de commerce de Sherbrooke ne s’acquitte pas bien de sa tâche de représenter ses membres particulièrement les commerçants. Sur sa page Facebook, dans un échange avec monsieur Denis, il s’interroge sur la place prépondérante selon lui de la directrice générale Louise Bourgault et du poids des institutions dans la vie de la Chambre de commerce. Il remet en question ainsi la capacité de notre chambre de commerce de défendre ses commettants vis-à-vis d’un pouvoir politique auquel selon lui la chambre est inféodée. Il reproche notamment à la Chambre de commerce de Sherbrooke de ne pas défendre l’est de la ville en matière de déficit commercial.
Monsieur Anctil a parfaitement le droit de critiquer le travail de la Chambre de commerce et de sa directrice générale, Louise Bourgault. Certaines de ses critiques méritent d’être discutées, car elles ne sont pas toutes dénuées de prise dans la réalité. Là n’est pas le problème.
J’éprouve un certain malaise à lire ces commentaires, car je vois poindre en filigrane le vieux débat qui sévissait entre les deux chambres de commerce soit celle de Fleurimont et de Sherbrooke et qui s’est soldé par une victoire décisive de la Chambre de commerce de Sherbrooke qui a su rallier la Fédération des chambres de commerce à son point de vue. C’est ressusciter de vieux débats alors que nous ne sommes pas aux fêtes de Pâques pour célébrer les résurrections.
S’il est vrai que notre chambre de commerce de Sherbrooke mérite parfois des critiques, il n’en demeure pas moins que les principaux responsables en sont ses membres qui ne font pas assez entendre leur voix. J’en suis responsable comme bien d’autres puisque je ne participe pas à ses activités. Je ne m’intéresse pas non à influer sur ses opinions quant à l’un ou l’autre des aspects de notre vie locale et entrepreneuriale.
Néanmoins, je suis plutôt sceptique quant à l’opposition que fait monsieur Anctil entre les institutions et l’entrepreneuriat. Dans ma vision de l’économie sherbrookoise, les institutions comme l’Université de Sherbrooke, le Collège de Sherbrooke, la Commission scolaire ainsi que de nombreux outils de développement paramunicipaux comme Sherbrooke Innopole, Commerce Sherbrooke et Destination Sherbrooke sont partie intégrante de notre force de frappe entrepreneuriale. N’avons-nous pas constitué le pôle universitaire pour en représenter l’Importance? N’avons-nous pas adopté une stratégie de développement économique originale basée sur cinq filières-clés qui est aujourd’hui plutôt en déshérence?
Nonobstant les critiques, je crois que la Chambre de commerce de Sherbrooke fait plutôt un bon travail même si des choses devraient être améliorées. Sa directrice générale, Louise Bourgault, se fait un point d’honneur de consulter les membres de son conseil d’administration pour tous les dossiers d’importance. La Chambre pourrait faire plus et mieux. Sans doute! Néanmoins, ce n’est pas en refaisant les combats perdus d’hier ni en opposant le milieu institutionnel au milieu entrepreneurial que nous ferons avancer le développement économique. Bon mandat, monsieur Claude Denis, et bonne chance pour l’avenir…