Les discours in pour l’opinion publique : la participation citoyenne
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Date: 16 octobre 2017Auteur: Daniel Nadeau
Ce dernier weekend dans les médias, il y avait beaucoup d’articles et d’opinions qui s’intéressaient aux élections municipales qui se tiennent actuellement au Québec. Couverture des campagnes électorales de Montréal et Québec, des sondages sur la performance étonnante de la candidate faisant face à Denis Coderre à Montréal. Outre ses sujets, il y avait aussi des articles de fond sur des questions comme la représentation des femmes en politique municipale et sur la participation citoyenne.
De tous les sujets le thème de la participation citoyenne est un thème qui semble s’imposer un peu partout dans les grandes villes du Québec. Ce qui est vrai pour Montréal, Québec et Laval ne l’est pas moins pour des villes comme Sherbrooke et Longueuil. La participation citoyenne est un thème qui semble récurrent même s’il peut désigner de nombreuses réalités. Que l’on songe à la consultation de citoyennes et de citoyens, à la création de comités citoyens de quartier, à la création de comités consultatifs ou encore à la participation à des budgets participatifs. Cela pourrait indiquer que la démocratie municipale est en progrès où que les citoyennes et les citoyens s’intéressent de plus en plus à la chose politique municipale. Pourtant, le Directeur général des élections s’inquiète à l’avance du taux de participation des électeurs aux prochaines élections municipales. Il a même lancé une campagne publicitaire pour stimuler le vote lors de ces prochaines élections.
On peut bien se gargariser de participation citoyenne, mais l’important c’est la réponse aux besoins des gens dans le domaine municipal. Or, les besoins sont diversifiés et souvent opposés. Certains souhaitent que leur ville s’investisse moins dans des activités de développement et se concentre sur l’entretien des rues et la sécurité de leur ville. D’autres souhaitent davantage de transport en commun alors qu’ailleurs comme dans la ville de Québec la population souhaite plus d’autoroutes et un troisième lien. Comme c’est souvent le cas en démocratie, nous ne sommes pas unanimes et à la fin d’une campagne il y a toujours une vision qui s’impose. Un gagnant et des perdants. Cette vision qui s’impose au terme d’une élection devra cependant cohabiter avec les visions de celles et de ceux qui ont perdu et qui, au nom de la démocratie surveilleront de près celles et ceux qui seront élus. Ils feront de la politique et chercheront à contrecarrer les actions de personnes qui les ont défaits aux élections et rebelote…
Dans un tel contexte, il me semble qu’il serait temps que l’on songe à profiter des nouvelles technologies de l’information, de la puissance du Web pour redonner un nouveau souffle à notre démocratie et chercher à atteindre un meilleur équilibre entre la démocratie de participation et la démocratie de représentation. À titre d’exemple, pourquoi ne pas solliciter le vote de tous les électeurs d’une ville sur des questions importantes comme le budget, comme des projets importants, Well inc. par exemple chez nous et de nombreux autres sujets fondamentaux? Si nous pouvons gérer notre argent par le Web, on serait sûrement en mesure de gérer notre démocratie par le Web. Je ne propose pas que ces votes soient décisionnels. Non. Je pense que ces votes indicatifs donneraient à nos élus, celles et ceux qui sont payés pour prendre des décisions en notre nom à tous, le pouls de la population qu’il représente. Si notre élu décidait de voter contre cette volonté populaire exprimée libre à lui, il pourrait s’expliquer à ses lecteurs lors de sa réélection.
La participation citoyenne c’est bien, mais un meilleur équilibre entre la démocratie de participation et la démocratie de représentation serait beaucoup mieux…