L’importance de l’opinion publique internationale
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Date: 1 novembre 2017Auteur: Daniel Nadeau
La partie de bras de fer entre le gouvernement espagnol de Mariano Rajoy et du président de l’État de la Catalogne de Carles Puigdemont est toujours en cours. L’État espagnol n’a pas cédé un pouce au mouvement souverainiste de la Catalogne et a décidé de suspendre les droits de cette généralité et de prendre le contrôle de l’État.
Le mouvement souverainiste et le président Puigdemont de la Généralité de la Catalogne ont décidé de fuir vers l’avant et de déclarer l’indépendance de la Catalogne. Une indépendance qui ne pourra s’accomplir faute d’un appui international. Les principaux pays de la communauté européenne ont refusé de reconnaître le résultat du référendum tenu dans la violence de la répression de l’État espagnol. Que ce soit la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, personne n’a voulu appuyer les pauvres catalans. On s’est plutôt empressé de demander aux parties de s’entendre en respectant le droit constitutionnel de l’Espagne qui interdit la sécession et qui ne reconnaît pas le droit à l’autodétermination des Catalans ni des Basques.
Les pays de la communauté européenne ont donné le pas. Ni les États-Unis d’Amérique ni le Canada n’ont dit autre chose que ce que la France et l’Allemagne ont déclaré. Les Catalans sont bien seuls dans leur lutte pour l’autodétermination. Malgré la richesse de cet État, la Catalogne est un caillou dans le soulier de l’Espagne et des jours sombres attendent l’avenir de ce pays. On suppute ces jours-ci sur l’hypothèse que l’on procèdera à l’arrestation de Carles Puigdemont qui pourrait être accusé de haute trahison valant une peine jusqu’à 30 ans de prison. Tout cela parce que cet homme a souhaité que son peuple exerce son droit à l’autodétermination.
Si cela est possible, c’est parce que la Catalogne n’a pas réussi de susciter des appuis à l’international à la faveur de son droit à l’autodétermination. Nous ne pouvons guère en être étonnés. La plupart des pays européens ont des minorités nationales sur leur territoire et ils ne veulent pas créer des précédents qui pourraient être utilisés contre eux dans un proche avenir. Même le Canada qui aurait pu servir de contre-exemple s’est fait le complice d’une politique de confrontation en appuyant l’État espagnol et Mariano Rajoy.
La seule planche de salut pour le peuple catalan serait d’avoir une opinion publique internationale favorable à sa cause. Or, nous n’avons pas vu de grandes manifestations dans les pays occidentaux venant appuyer la Catalogne. L’opinion publique internationale faisant défaut, il n’y a donc pas de pression sur les États pour que ceux-ci demandent à l’Espagne de négocier avec la Catalogne. C’est cela le plus grand drame de la Catalogne. Une opinion publique internationale absente. Ce qui justifie les excès de l’État espagnol et ses exactions passées et à venir contre le peuple catalan.