L’opinion publique sera vindicative

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Date: 17 novembre 2017
Auteur: Daniel Nadeau

Les dernières révélations du Journal de Montréal concernant le rôle majeur joué par le collecteur de fonds libéral Marc Bibeau feront très mal au Parti libéral du Québec. D’abord, la déliquescence de nos institutions se poursuit sous nos yeux. Malgré la hargne démontrée par l’UPAC contre les fuites provenant de son organisation, celles-ci se poursuivent. Les révélations du bureau d’enquête de Québecor Média en sont une percutante démonstration.

On a pu le lire, le matériel à la disposition des enquêteurs de l’UPAC est riche en hypothèses, mais pauvre en preuves. Il est évident que sous Jean Charest et Marc Bibeau, le Parti libéral du Québec a déployé une formidable machine à ramasser de l’argent qui pouvait nourrir une organisation électorale bien huilée. Il se dégage de tout cela une curieuse impression qui n’est pas favorable à augmenter l’estime et le respect de la population envers les formations politiques et notre système de démocratie parlementaire.

Soyons bon joueur, il est vrai comme le prétendent les ténors libéraux que cette façon de faire du financement des partis politiques a été le lot de tous les partis politiques en présence à Québec à l’exception de Québec Solidaire et de la Coalition avenir Québec. Dans le cas de cette dernière, son ancêtre l’ADQ, avait elle aussi adopté le mode dominant de l’époque. Cela dit, il est aussi vrai que cette époque est aujourd’hui révolue et cela pour tous les partis politiques.

Néanmoins, une fois que nous avons dit cela, nous ne pouvons passer sous silence le rôle suspect du grand argentier libéral Marc Bibeau auprès des sociétés d’État comme Hydro-Québec, la Société immobilière du Québec, la Société des alcools du Québec, Loto-Québec et le bureau du premier ministre. Cela est surréaliste. Le rôle majeur de Marc Bibeau dans les opérations du gouvernement du Québec laisse un goût amer et les apparences pointent vers une saine suspicion.

Le gouvernement de monsieur Couillard peut bien prétexter comme il le fait que c’est une époque révolue, mais la population ne sera pas dupe. Il est clair pour le sens commun que les libéraux ont triché dans le jeu démocratique. Que la police puisse le prouver et porter des accusations contre des individus particuliers est une chose. Néanmoins, celles et ceux qui ont contribué bénévolement à l’action politique du Parti libéral du Québec, comme je l’ai fait, se sentent trahis par cette formation politique. Au retour de monsieur Couillard, j’ai prêté mon concours à son élection à titre de bénévole. Je croyais que monsieur Couillard était pour inaugurer un nouveau chapitre de l’histoire du Parti libéral du Québec. Ce ne fut pas le cas. Aujourd’hui, il est clair que l’alternative au Parti libéral du Québec en 2018 n’est pas le Parti libéral du Québec. La population ne pardonnera pas à monsieur Couillard son impuissance à rompre avec le passé trouble des dernières décennies. La voie est ouverte à François Legault et à la Coalition avenir Québec.

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