Ça « Scheer » à Ottawa !
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Date: 21 mars 2019Auteur: Daniel Nadeau
Il y a deux jours, c’était jour de budget à Ottawa. Au-delà du jeu politique partisan, on peut se réjouir de la dernière mouture du budget du ministre des Finances, Bill Morneau. Bien sûr, certains vont remettre en question l’ampleur des déficits budgétaires, 19,5 milliards en 2019 sont prévus comme somme du déficit fédéral. Une habitude bien ancrée chez le gouvernement libéral de Justin Trudeau de faire des déficits pour investir dans l’économie canadienne pour ses citoyennes et ses citoyens.
D’ailleurs, au sujet du déficit, de nombreux économistes et organismes internationaux jugent aujourd’hui que ce n’est plus un crime que de faire un déficit pour un gouvernement national. L’important c’est le ratio de la dette par rapport au produit intérieur brut. Le Canada est le premier de classe dans ses indicateurs de tous les pays du G7. Les conservateurs d’Andrew Scheer peuvent bien continuer à défendre le monde d’hier, après tout c’est un parti conservateur de droite, mais ils seront placés devant une rhétorique nouvelle défendue par des économistes réputés qui diront le contraire de ce qu’ils prétendent. Politiquement, le retour au déficit zéro souhaité par un futur gouvernement Scheer voudra dire le retour de l’austérité au Canada. Les Québécoises et les Québécois ont déjà joué dans le film. Monsieur Scheer et ses amis auraient avantage à engager Philippe Couillard comme consultant, il pourrait leur raconter ce que ça donne auprès de l’électorat québécois un régime d’austérité…
Ce qui a le plus marqué le discours du budget c’est le comportement indigne du chef du Parti conservateur et de sa troupe qui ont manqué de respect envers l’institution du Parlement. J’aurai eu honte de voir cela avec des amis étrangers ou encore avec mes petits-enfants. Les conservateurs d’Andrew Scheer ont traversé une ligne rouge. La ligne rouge du respect de nos institutions. La rhétorique fallacieuse des conservateurs sur la corruption présumée de Justin Trudeau dans le dossier SNC-Lavalin ne tient pas la route. Nous en savons suffisamment sur ce dossier. Nous savons qu’une ministre de la Justice et procureure générale libérale était en profond désaccord avec une loi votée par le Parlement et que dans sa conception du droit, les lois permettant à des entreprises ripoux de poursuivre de faire affaire est contre ses principes. Par les emplois en cause, elle fut victime de pressions du cabinet du premier ministre et au fil d’arrivée, l’opinion maladive de la ministre a triomphé. Fin de l’histoire. Le reste c’est de la petite politique partisane.
Ce qui n’est pas anodin c’est l’irrespect des conservateurs d’Andrew Scheer envers notre Parlement. J’en suis convaincu, c’est ce que l’histoire retiendra. Andrew Scheer n’est pas digne d’occuper un jour le poste de premier ministre du Canada. Il en a fait la preuve…