Qu’aimez-vous lire dans votre journal?

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Date: 7 mai 2019
Auteur: Daniel Nadeau

On raconte à juste titre que les gens lisent moins qu’auparavant. Cette réalité a eu un effet bœuf sur la rentabilité de nos quotidiens qui carburent au nombre de lecteurs pour attirer les annonceurs qui sont la véritable source de leur rentabilité. On parle beaucoup de ceux qui ne lisent pas, mais si l’on s’intéresse à celles et à ceux qui lisent, il faut se demander ce que préfèrent lire ces lecteurs de nos jours.

Pour répondre à cette question, je me suis appuyé sur la chronique de Stéphane Baillargeon publié le lundi 7 décembre 2016 dans le journal Le Devoir et intitulé : Le néophyte, l’amateur et l’expert. Le chroniqueur Baillargeon nous cite l’étude de la chercheuse Satu Vasanhola : « La chercheuse Satu Vasantola a fait le tri dans une recherche publiée par l’Institut d’études sur le journalisme de l’agence Reuters lié à l’université Oxford en Angleterre. Elle s’appuie sur le partage des nouvelles sur les médias sociaux. L’étude utilise des données fournies par la BBC et deux médias finlandais, la radio publique Yleis-radio et le journal Helsingin Sanomat (HS). »

Ce qui ressort de cette étude et qui peut susciter notre étonnement, nous dit Baillargeon, c’est la place respective des nouvelles et des reportages de fond dans les sources recommandées par les internautes sur les réseaux sociaux. Ainsi, « la nouvelle constitue 85 % de la production de HS, mais seulement 17 % du lot le plus relayé, par contre, les articles de fond qui représentent 15 % de la production totalisent 67 % des échanges. » (Loc. cit.)

La bonne nouvelle de cette étude c’est que vous aimez lire des articles de fond plutôt que de simples nouvelles. C’est encourageant pour l’avenir du journalisme. Madame Vasanhola l’explique « Les faits bruts ne suffisent pas. Les gens veulent que les faits soient traités avec des émotions et des histoires incarnées individuellement. » (loc. cit.)

Vous conviendrez avec moi que cette étude portée à notre attention par Stéphane Baillargeon du journal Le Devoir le 7 décembre dernier confirme bien des propos écrits ici sur l’importance du stroytelling, du pouvoir de l’émotion et du choix du bon angle pour qu’une information soit diffusée et lue. Que ce soit sur un format papier que sur la toile.

Le rapport de la recherche se termine avec des recommandations simples pour rédiger un texte qui sera lu et partagé :

  • « Ne craignez pas le journalisme de qualité, les longues formes, les angles personnels ni les émotions;
  • Oser rire, oser défendre des opinions et mettre en scène des personnes admirables sur des sujets du quotidien;
  • Fournissez un maximum de données et d’images » ( cit.)

Bref, soyez original et pertinent tout en fournissant du contenu intelligent et vous serez lu. Simple comme l’œuf de Christophe Colomb…

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