Le pari du pétrole albertain d’Andrew Scheer
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Date: 19 septembre 2019Auteur: Daniel Nadeau
Hier, le chef du parti conservateur, Andrew Scheer, a rappelé que s’il devient premier ministre du Canada, il défendra l’intérêt national en matière de développement de l’industrie pétrolière. Connaissant les positions des conservateurs et d’Andrew Scheer cela signifie qu’il imposera au Québec le pipeline qui est massivement rejeté par la population et pour lequel il y a eu maints débats et qu’il n’y a pas d’acceptabilité sociale.
Interrogé par Patrice Roy d’ici Radio-Canada, Andrew Scheer a fait valoir qu’Ottawa pouvait agir dans son champ de compétence, tout en refusant de dire qu’il imposerait un tel projet à la province. Voici ce qu’il a déclaré : « La chose qui est clé pour le premier ministre du Canada est d’assurer l’intérêt national, et qu’on peut travailler sur les enjeux s’il y a des inquiétudes sur un aspect ou l’autre. Nous respectons les champs de compétence des provinces, et il y a des champs de compétence fédérale aussi », a dit le chef conservateur.
Le chef des conservateurs canadiens a beau argumenter que sa proposition de corridor énergétique permettra au Québec de vendre son électricité ailleurs au Canada, mais cela ne convainc personne. Cela s’ajoute aux ennuis de la campagne des conservateurs au Québec qui outre des valeurs morales qui ne sont pas au diapason de celles de l’électorat québécois, il ajoute maintenant sa volonté d’imposer contre la volonté de l’Assemblée nationale, des municipalités et de la population son pipeline pour transporter le pétrole Alberta vers le Nouveau-Brunswick et les raffineries Irving afin de le vendre ailleurs dans le monde.
Ce n’est pas étonnant que le dernier sondage Léger montre que les conservateurs reculent dans les intentions de vote des Québécoises et des Québécois. Le Parti conservateur se situe maintenant au troisième rang derrière le Bloc québécois et le Parti libéral de Justin Trudeau qui trône pour le moment à la tête des sondages au Québec. Même si les chiffres globaux nationaux donnent les conservateurs au coude à coude avec les libéraux, nous savons que le vote massif des conservateurs dans les provinces de l’ouest n’est pas des votes payants.
Andrew Scheer et ses troupes doivent être préoccupés par leurs difficultés tant au Québec qu’en Ontario, là où leur électorat va décider de la couleur du gouvernement et de sa majorité ou non. La campagne n’est pas terminée loin de là, mais il importe qu’Andrew Scheer et les conservateurs trouvent un moyen pour conquérir l’électorat ontarien et québécois. Il y a urgence et ce n’est pas la déclaration d’hier du chef des conservateurs qui va lui permettre de retrouver la faveur des Québécoises et des Québécois. Il y aura du suspense jusqu’à la fin…