COP 25 Madrid : le sommet de l’impuissance et de l’inaction ?
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Date: 3 décembre 2019Auteur: Daniel Nadeau
Plus de 25 000 délégués sont réunis depuis hier à Madrid dans le cadre d’une conférence internationale sur le climat tenue sous l’égide de l’ONU et de son secrétaire général, Antonio Gueterres. Avant le début, nous savons déjà que cette rencontre sera vue comme un échec par la jeunesse et les groupes écologiques. Il serait fort étonnant que cette conférence donne lieu à la mise en place d’une nouvelle gouvernance dédiée à l’urgence climatique. Pour reprendre les mots du secrétaire général, Antonio Gueterres, nous ne mettrons pas fin avec cette conférence à la guerre que nous menons contre la nature. La seule bonne nouvelle un peu positive, c’est la nomination par l’ONU du canadien Mark Carney comme envoyé spécial sur l’action climatique. Monsieur Carney a une solide réputation de financier international. Peut-être que les grands et les puissants de ce monde lui tendront l’oreille.
Depuis 27 ans maintenant les diplomates du climat se retrouvent pour une quinzaine de jours de négociations. Pour cette 25e édition de la conférence des parties à la convention de l’ONU sur le changement climatique (COP 25), les enjeux sont moindres qu’à Paris, en 2015, et qu’en Pologne l’an dernier. Il ne s’agit plus de conclure un accord universel ni d’en rédiger les règles d’application. Plus succinctement, il s’agit d’achever la rédaction du vadémécum d’un point essentiel de l’accord de Paris, son article 6.
Une tendance, de long terme sans doute, s’esquisse alors que commencent les discussions madrilènes. Nombre d’acteurs soulignent la convergence des problématiques touchant au climat et à la biodiversité, voire à la désertification. « Le rapport spécial du Giec sur les sols et le climat est le premier qui intègre ces questions qui sont celles des trois conventions de Rio », note la paléoclimatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe 1 du Giec. Or, chaque convention onusienne fonctionne en silo et ne travaille que sur son sujet.
Au-delà du ballet juridique des accords qui n’ont aucun mordant de toute manière, il faut que les pays s’entendent sur la façon dont ils agiront pour empêcher le réchauffement de la planète qui, selon les dernières prévisions, pourrait atteindre 3 %. Une catastrophe, rien de moins. Le problème majeur c’est que la mise en place d’un plan d’action efficace sur la lutte aux changements climatiques nécessite une action concertée à l’échelle mondiale. Sans la participation de la Chine, de l’Inde et des États-Unis, les efforts du Québec et du Canada sont voués à l’échec. Or, comment demander à la population canadienne de souffrir, de changer son mode de vie et d’amoindrir sa qualité de vie si en bout du compte cette action ne sauve pas la planète et ne vient pas amoindrir le rythme du réchauffement de la planète ?
Le problème demeure entier. Tous les pays de la planète doivent lutter ensemble en étroite convergence pour contrer la lutte aux changements climatiques. Sans cette collaboration, on est voué à voir l’espèce humaine disparaître de la surface de la terre. Au moins, la planète va survivre à cette espèce, la nôtre, qui aura contribué à sa propre disparition. Il est vraiment temps que nous agissions et pour cela il faut réussir à créer un vaste mouvement de solidarité internationale autour de cet enjeu.