Relations publiques et Premières nations
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Date: 19 février 2020Auteur: Daniel Nadeau
Depuis que des représentants des Premières nations ont commencé le blocage des voies ferrées au Canada tout particulièrement au lieu stratégique de Belleville en Ontario, il est clair que la réponse du gouvernement Trudeau était inconséquente et faisait preuve d’une très mauvaise maîtrise des principes de base d’une gestion de crise. Cela était amplifié par le fait que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, était en Afrique dans le but de récolter des appuis pour permettre au Canada de regagner un siège au Conseil de la sécurité de Nations Unies. Pendant que le Canada voulait faire la preuve aux Africains qu’il était un champion de la paix dans le monde, son gouvernement était incapable d’assurer la sécurité de la libre circulation des biens et des personnes au Canada. L’image de l’absence d’un gouvernement aux commandes a fait très mal au gouvernement de Justin Trudeau. Une fois de plus, comme ce fut le cas dans l’affaire SNC-Lavalin, Justin Trudeau a fait la démonstration de la faiblesse de son leadership.
Depuis son retour, le premier ministre joue à la politique de rattrapage. Réunions avec sa garde rapprochée, intervention publique officielle au Parlement du Canada pour y discourir avec des principes usés et qui ressemblent à des discours et des phrases creuses, Justin Trudeau n’a pas été très efficace hier pour démontrer qu’il y avait un pilote dans l’avion.
Pendant ce temps, le chef des Premières nations au Canada, Perry Bellegarde, a tenu une conférence de presse à Ottawa avec d’autres grands chefs et il a démontré que les Premières nations parlaient ensemble d’une seule voix. Le chef Bellegarde était conscient de l’importance pour les Premières nations de ne pas perdre le capital de crédibilité auprès de l’opinion publique canadienne. Dans sa conférence de presse, Perry Bellegarde a donné des indications claires sur les voies de sortie de crise. Retrait de la GRC des territoires autochtones, modification du tracé retenu pour le gazoduc par la compagnie privée et début des pourparlers menant à l’autonomie gouvernementale pour les Premières nations.
Dans leurs interventions, les représentants des Premières nations ont été d’une redoutable efficacité. Cela contraste avec la faiblesse du leadership des gouvernements blancs coloniaux, diront les historiens de demain.
Bref, les Premières nations peuvent donner des leçons au gouvernement Trudeau en matière de gestion de crise et de relations publiques…