La Tribune : la nouvelle coopérative
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Date: 6 mars 2020Auteur: Daniel Nadeau
Nous avons appris hier que la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i) a vu le jour. La Tribune est sauvée pour le moment. Maurice Cloutier, les employés et le milieu estrien ont remporté leur pari et ils ont pu conclure le financement. L’avenir demeure périlleux. Les problèmes structurels qui plombent le modèle d’affaires des médias écrits continuent toujours d’exister. L’impact du Web et des géants ne s’évanouiront pas parce que nous avons une coopérative qui a pris la relève.
La bonne nouvelle c’est que le milieu estrien a démontré son profond attachement à son quotidien régional et que les employés se sont investis dans leur gagne-pain en acceptant de risquer une partie de leur salaire pour sauver leur emploi et pour nous offrir de l’information de qualité sur la région et ses acteurs.
Néanmoins, la direction de la nouvelle coopérative doit être préoccupée par les décisions à venir. Par exemple, déjà on nous annonce que La Tribune réduira son empreinte papier. En d’autres mots, on nous annonce que le journal ne sera plus imprimé chaque jour comme maintenant pour passer à une version Web comme La Presse+. On maintiendra peut-être une édition le samedi et contrairement au modèle de la Presse+, il faudra probablement payer pour obtenir la version Web de La Tribune. Des changements fondamentaux qui risquent d’avoir des conséquences sur la fidélité des lecteurs. À titre d’illustration, moi qui lis de nombreux quotidiens de partout au Québec, au Canada, aux États-Unis et même en Europe, je lis moins régulièrement la Presse+ depuis la disparition de sa copie papier. Devant la multitude des choix offerts sur le Web, est-ce que La Tribune pourra tirer son épingle du jeu ? Des questions auxquelles les artisans de La Tribune devront répondre avant de prendre des décisions qui pourraient affecter son rayonnement dans son milieu.
Bref, le sauvetage de La Tribune par la formule coopérative est une excellente nouvelle qui réjouit toute la région. Il faudra suivre attentivement les gestes à venir pour savoir si cette coopérative gagnera son pari. Nous aurons l’occasion d’y revenir et de discuter d’autres défis qui se posent aux artisans de notre journal quotidien.