Intentions de vote en Estrie : le PLQ en difficulté
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Date: 13 juillet 2012Auteur: alex
Notre sondage omnibus sur les intentions de vote chez les francophones en Estrie mené entre le 18 et le 23 juin 2012 indique, dans l’ensemble, des résultats similaires à la tendance observée dans le dernier sondage Léger marketing mené à l’échelle provinciale. En effet, si des élections avaient eu lieu durant cette période en Estrie, le PQ de Pauline Marois aurait obtenu 38% des intentions de vote contre 28% pour le PLQ de Jean Charest et un maigre 16% pour la CAQ de François Legault.
Compte tenu des différents sondages nationaux qui donnent une forte avance au PQ chez les francophones, il est plutôt prévisible que le parti de Pauline Marois soit également en tête des intentions de vote en Estrie. Par contre, dans une région traditionnellement favorable aux libéraux, il est surprenant que l’écart entre les deux partis soit aussi important. Pourtant, le PLQ peut compter en Estrie sur des députés et des ministres bien connus. Pensons entre autres à Jean Charest, Monique Gagnon-Tremblay, Yvon Vallière ou encore Pierre Reid. Avec les données de ce sondage, même « la prime à l’urne », qui avantage traditionnellement le PLQ, ne serait peut-être pas suffisante pour faire réélire certains députés libéraux.
Tout indique donc qu’il n’existe pas d’exception estrienne en ce qui concerne les intentions de vote chez les francophones de la région. Dans ces circonstances, tout porte à croire que les candidats du PLQ feront face à une vive concurrence dans les circonscriptions estriennes lors des prochaines élections générales. D’ailleurs, ces résultats peuvent peut-être expliquer, en partie, la tiédeur de Monique Gagnon-Tremblay à confirmer sa candidature lors du prochain scrutin ou encore l’annonce récente du retrait de la vie politique du ministre Yvon Vallière dont la circonscription, complètement modifiée lors du dernier redécoupage par le DGE, englobe maintenant une partie de la ville de Sherbrooke.
Une CAQ moribonde
Pour la CAQ, qui voguait en tête des sondages d’opinion il y a quelques mois à peine, le sondage confirme qu’en Estrie, comme dans les autres régions, elle n’arrive pas à incarner le changement qui lui permettrait de faire élire des députés à l’Assemblée nationale. En Estrie, l’appui pour la Coalition est même un peu moins élevé que ne l’indique le sondage Léger marketing du 16 juin dernier (16% contre 20%). Ces résultats accréditent la thèse d’une domination plus importante dans la région par les deux grands partis traditionnels. Contrairement à la région de Québec, de la Beauce et des Laurentides où la CAQ croit pouvoir faire des gains dans les anciennes terres adéquistes, l’Estrie semble être un terreau moins fertile aux idées défendues par le parti de François Legault.
Division du vote progressiste
Si le PQ est en avance, il doit néanmoins être prudent car en Estrie, comme ailleurs au Québec, les forces progressistes (Québec solidaire et Parti vert) pourraient venir brouiller les cartes à l’occasion du prochain scrutin. Si Québec solidaire obtient en Estrie le même niveau d’appui qu’à l’échelle nationale (10%), le Parti Vert, lui, obtient un surprenant 5% (+2%). Ces résultats indiquent que le PQ a perdu le monopole du vote progressiste et que si cet appui se matérialisait, il pourrait diviser le vote et ainsi permettre au PLQ de conserver plusieurs circonscriptions de la région.
Méthodologie
La collecte de données du sondage téléphonique s’est déroulée entre le 18 juin et le 23 juin 2012 auprès d’un échantillon de 800 personnes. L’échantillon est composé de 600 résidants de la ville de Sherbrooke et de 200 personnes vivant ailleurs dans la région administrative de l’Estrie. Ainsi, notre sondage a une marge d’erreur globale de 3,5 %, et ce, 19 fois sur 20.
Antonin-Xavier Fournier, M.A
Professeur de sciences politiques
Département des sciences sociales
Cégep de Sherbrooke
Michael Jungbauer
Directeur du service de planification et recherche marketing
NadeauBellavance