Le journal papier: le Journal de Montréal est là pour rester, parole d’un annonceur!
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Date: 8 octobre 2015Auteur: Daniel Nadeau
Concurrence féroce pour assiette publicitaire
La concurrence entre les différents médias est féroce pour obtenir la plus grande part de l’assiette des revenus publicitaires des différents annonceurs au Québec. On peut en voir la manifestation concrète dans la campagne de communication du Journal de Montréal ces dernières semaines sur son choix de demeurer un journal papier. De grandes pages sont publiées dans Le Journal de Montréal nous rappelant cette volonté. Peut-on penser que cette campagne s’inscrit dans la foulée de l’annonce de la disparition de la version papier du lundi au vendredi du quotidien La Presse? Rien n’est plus certain.
Les médias se transforment pour accueillir la publicité
S’il y a une certitude dans ce monde, c’est que depuis l’intensification de la concurrence pour les revenus publicitaires au Québec, les différents médias sont devenus de plus en plus racoleurs. Ils veulent satisfaire leurs annonceurs. Ce que les études révèlent c’est que les consommateurs aiment bien les circulaires. Ils les préfèrent en version papier plutôt qu’électronique. C’est d’ailleurs peut-être de ce côté qu’il faut chercher l’explication du maintien de la version papier du journal La Presse le samedi. Tenez-vous bien, cette édition unique de La Presse en version papier risque de prendre la forme d’une collection de cahiers publicitaires parsemés ici et là de nouvelles et de contenu.
Le choix du papier pour Le Journal de Montréal
La présidente et éditrice du Journal de Montréal, Lyne Robitaille explique dans une entrevue dans son journal les choix du Journal de Montréal (Le Journal de Montréal, vendredi 2 octobre 2015). Devant les mutations technologiques et aux changements, madame Robitaille affirme : « Les technologies amènent de nouvelles façons de consommer l’information. Nous misons sur notre force qui est la richesse et la diversité de nos contenus. Ça a aussi influencé notre façon de gérer nos opérations, qu’il a fallu automatiser et simplifier. Donc, on a réduit nos coûts pour être sûr de continuer à développer du contenu de qualité, autant sur le format papier que sur les plateformes numériques. »
Le journal papier est là pour rester
Quant à la décision de conserver le journal papier, la présidente et éditrice du Journal de Montréal explique : « L’année passée, lorsqu’on a fêté les 50 ans du journal à Montréal, notre président, Pierre Dion, a confirmé que le papier est là pour rester. Nos 400 annonceurs ont applaudi chaudement. C’est très important, car 3,3 millions de lecteurs lisent un journal par semaine, c’est 62 % de la population québécoise. Avec Le Journal de Québec, nous avons plus de 2 millions de ces lecteurs par semaine. On croit dans le papier et on investit dans le papier. Nous avons une stabilité de nos abonnements et même une augmentation cette année. »
La fin du journal papier de La Presse, une opportunité pour Le Journal de Montréal
Enfin, il est clair que pour madame Robitaille, l’abandon par du journal papier en semaine représente une opportunité pour son journal : « Nous préparons des opérations pour faire découvrir nos produits aux lecteurs déçus de La Presse. On se rend compte que certains lecteurs sont seulement papier, d’autres numérique et que plusieurs naviguent entre les deux. L’idée est de les accompagner sur toutes les périodes du jour. »
Bien malin qui saurait prédire le gagnant
Entre le choix de Power Corporation de ne miser que sur le support électronique en vendant ses quotidiens régionaux rentables et cessant l’édition du journal papier en semaine et le choix de Quebecor de maintenir le journal papier, il y aura en bout du compte un gagnant ou des gagnants. Bien malin qui saurait le prédire aujourd’hui…