Retour sur une histoire de marque-P.K. Subban
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Date: 12 juillet 2016Auteur: Daniel Nadeau
Dans un billet récent, j’ai commenté la transaction entre les Canadiens de Montréal et les Prédateurs de Nashville impliquant les défenseurs P.K. Subban et Shea Weber. Dans ce commentaire, j’ai abordé plusieurs aspects de cette nouvelle, mais en mettant l’accent sur le fait que cet échange était pour moi le résultat d’une querelle de marques. La marque prestigieuse des Canadiens de Montréal et la marque P.K. Subban. Je veux revenir aujourd’hui sur ce sujet.
Le défenseur P.K. Subban est un joueur de hockey très talentueux et disposant d’un lucratif contrat. Il jouit d’un contrat de 72 millions de dollars américains signé en août 2014. Dans le cadre de la signature de cette entente, P.K. Subban s’est engagé à verser 10 millions de dollars à la Fondation de l’hôpital de Montréal pour enfants. P.K. Subban a-t-il signé un chèque de 10 millions de dollars? Non. Il s’est engagé à aider la Fondation à ramasser 10 millions de dollars canadiens. L’an dernier, Subban a récolté près de 820 000 $ pour la Fondation par les activités de la Fondation P.K. Subban. Il semble que la direction des Canadiens de Montréal n’ait pas été informée de cette entente. Aucun représentant des Canadiens n’était présent lorsque l’on a nommé un atrium en son honneur exception faite de l’annonceur maison Michel Lacroix et de l’épouse du défunt capitaine Jean Béliveau, Élise Béliveau. Cela devait mettre la puce à l’oreille. Une aussi importante annonce d’un joueur des Canadiens pour sa communauté et personne de la direction des Canadiens n’est présente. N’est-ce pas là ce que l’on reprochait à P.K. Subban : faire cavalier seul dans la communauté et dans la chambre des joueurs?
L’entreprise P.K.S.S. Management Inc. a soumis huit demandes pour enregistrer des marques de commerce auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada. Une information rendue publique par le prestigieux Forbes Magazine en mai dernier. Toujours en mai, P.K. Subban a participé à la deuxième conférence de C2 Montréal sur la créativité dans les affaires.
Il est incontestable que P.K. Subban est devenu une marque. Cette marque compte sur une fortune dont la valeur nette est évaluée à 25 millions de dollars et elle est suivie par des centaines de milliers de personnes sur les médias sociaux. 837 000 abonnés sur Twitter, plus de 500 000 sur Instagram et 85 000 sur Facebook.
Quelqu’un conteste-t-il encore la force de la marque P.K. Subban? Ce qui est clair outre ses relations dans le vestiaire de l’équipe des Canadiens et ses relations publiques efficaces autonomes avec les médias, P.K. Subban devenait gênant pour l’organisation des Canadiens de Montréal. Qui plus est, sa créativité en affaires risquait de faire ombrage à la marque la plus importante celle des Canadiens de Montréal. C’est pourquoi je persiste et je signe, la transaction de P.K. Subban aux Prédateurs de Nashville était bien sûr une affaire de hockey, mais elle est aussi et peut-être surtout une querelle de marques de commerce. Le hockey c’est une « business » au 21e siècle. Le départ de P.K. Subban ne peut que nous le rappeler…