La rétention de l’information et l’opinion publique
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Date: 12 septembre 2016Auteur: Daniel Nadeau
On dit souvent que le pouvoir c’est l’information. C’est souvent vrai. Ce qui est encore plus vrai c’est que les détenteurs de pouvoir croient qu’ils doivent contrôler la circulation de l’information pour contrôler leur message. Cela est une illusion la plupart du temps. Cette manie de vouloir contrôler l’information lorsqu’elle s’exerce donne souvent des résultats contraires à ceux recherchés et sème le doute dans l’opinion publique. C’est un peu ce à quoi nous assistons en ce moment avec le maire de notre ville, Bernard Sévigny et la question des contrats octroyés aux firmes d’ingénierie de notre ville. Voulant bien faire pour ne pas créer de fausses perceptions, le maire Sévigny a produit l’effet contraire.
L’histoire est pourtant simple. Dans le cadre de vérification par la Direction générale des élections, il a été prouvé que des contributions suspectes, faites par des prête-noms, issues de la firme d’ingénieur le groupe SM auraient été faites au parti de monsieur Sévigny, le Renouveau sherbrookois lors de sa campagne électorale en 2009. Informé de cette situation, le Renouveau sherbrookois a remboursé ces sommes perçues de bonne foi, mais jugées illégales. Il faut dire aussi que les autres candidats à la mairie soit Hélène Gravel et François Godbout ont aussi reçu des sommes pour leur campagne en vertu du même stratagème, mais ils n’ont pas remboursé ces sommes. (Pour plus d’information sur ce sujet, voir le journal La Tribune.)
Faut-il faire un lien entre les contrats octroyés par la Ville à la firme d’ingénierie Groupe SM et des contributions à la campagne à la mairie du Renouveau sherbrookois? Loin de là. C’est pourtant le jeu politique auquel se livrent certains élus municipaux. Il faut dire que depuis la Commission Charbonneau le terrain est fertile à ce genre d’insinuations et le scepticisme de la population à l’égard du monde politique rend ce genre d’attaques plus crédibles que jamais. Pourtant, les contrats à la ville, dans tous les domaines, sont donnés à l’issue, la plupart du temps, d’appel d’offres et décidés par des comités de fonctionnaires où ne siège aucun élu. C’est donc un faux débat, mais qui marquera l’imaginaire citoyen et l’opinion publique.
Devant cet état de fait, c’était une très mauvaise idée de retenir de l’information pour contrôler le message. Cela crée une perception plus grande que la réalité et donne l’impression que l’on a raison de se méfier de cette administration municipale si tatillonne à protéger son image. C’est le jeu démocratique qui veut que les opposants questionnent et critiquent et il faut se plier à ce jeu à armes égales. La force de nos convictions devrait guider nos actions, pas notre obsession à vouloir contrôler l’information. La population a le droit de savoir comment son argent est dépensé sans que l’administration municipale cherche à retarder la diffusion de l’information. Une suggestion toute simple serait de divulguer par des communiqués de presse l’annonce de chaque contrat octroyé par la Ville. Cela éviterait bien des questionnements inutiles par la suite.
L’ancien journaliste Bernard Sévigny devrait rappeler ce fait au maire Bernard Sévigny et se gouverner en conséquence…