Tiens une course au leadership au PQ!
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Date: 14 septembre 2016Auteur: Daniel Nadeau
Dimanche et hier, les candidats au leadership au PQ ont donné une représentation à Sherbrooke et à Drummondville. Jadis, un parti d’idées lié aux classes populaires, aux syndicats et aux mouvements sociaux, le Parti québécois se cherche une identité. Il cherche désespérément à attirer l’attention du Québec et à faire la démonstration que le PQ est un sérieux prétendant au pouvoir et un digne remplaçant du gouvernement actuel en 2018 lors de l’élection générale.
Le chemin vers le pouvoir n’est pas de tout repos pour le parti fondé par René Lévesque et qui a connu ses derniers jours de gloire sous Jacques Parizeau. Ce n’est pas que de la faute du PQ ou de son option pour la souveraineté. Pas plus que c’est la faute de cette femme et de ces hommes qui veulent faire du Québec un pays et qui souhaitent prendre la direction de ce parti mythique dans l’histoire du Québec. Les Martine Ouellet, Alexandre Cloutier, Jean-François Lisée et Paul Saint-Pierre Plamondon donnent tout ce qu’ils ont pour remobiliser la base électorale du Parti québécois et pour recréer le contact avec la population québécoise. Malgré leurs efforts, la course au leadership ne lève pas et l’intérêt de la population est loin de l’engouement.
Ce qui est vrai pour la course au leadership au PQ est vrai pour la politique en général. L’opinion publique ambiante est désabusée de ses politiciens et de la politique en général. Il n’est pas facile de comprendre pourquoi. On peut avancer des arguments comme la corruption de nos institutions, les débats acrimonieux qui manquent d’élévation parmi la classe politique, le divorce des préoccupations de la classe politique avec la population, mais si cela était si vrai comment expliquer le phénomène Justin Trudeau?
La politique québécoise a besoin de nouveaux visages et de nouveaux débats. Il faut aussi prendre la mesure des transformations profondes que vit la société québécoise. La société en réseaux, les nouvelles technologies de l’information, la société du spectacle, la spectacularisation de l’information, le déboulonnement des élites sont autant de facteurs qui doivent être pris en compte pour saisir les motifs profonds qui pourraient expliquer la désaffection envers la politique et les politiciens.
En attendant, le PQ se cherche une identité en se faisant le champion d’une identité québécoise forte, mais il semble que personne n’écoute. Les candidats débattent de sujets importants pour le Québec. Le public que nous sommes a déserté la salle laissant en plan des comédiens talentueux, mais dramatiquement seuls…