L’affaire Lessard ou les épouvantails de l’opinion publique
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Date: 29 septembre 2016Auteur: Daniel Nadeau
Depuis quelques semaines, le ministre des Transports du Québec, monsieur Laurent Lessard fait l’objet d’une opération de destruction de la part des partis d’opposition à l’Assemblée nationale du Québec et de la part des médias, tout particulièrement du Journal de Montréal du groupe Québecor média appartenant à l’ancien chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau. Dans ce dossier, tant le travail de l’opposition que celui des médias est fort discutable.
S’il est vrai que dans les dossiers liés à l’affaire Pyrobiom Énergies et celui de la construction de chalets des éléments méritent des explications et des éclaircissements, il n’en demeure pas moins que l’ensemble de l’œuvre s’apparente plus à une opération de salissage et à de petites manœuvres partisanes. Certes, la présence d’un ami et ex-attaché politique du ministre Lessard, Yvon Nadeau (aucun lien de parenté avec l’auteur de ce texte), peut prêter à des apparences de conflit d’intérêts. Néanmoins, il ne faut pas abuser de ces cris au loup au nom de l’éthique, car cela ne fait que briser un peu plus les liens de confiance entre les citoyens et toute la classe politique. La goutte qui fait déborder le vase à mon sens est les accusations de l’opposition dans des dossiers normés où des collèges comme celui de Thedford-Mines ou des organismes communautaires ont reçu des subventions dans des programmes normés.
Pire encore, les partis d’opposition et Le Journal de Montréal de Pierre Karl Péladeau se sont lancés avant-hier dans les plus bas-fonds de la politique en s’attaquant à la conjointe du ministre madame Binette. Ce n’est pas loin d’être du sexisme et de la discrimination systémique à l’endroit des femmes. Si nous en croyons les partis d’opposition, une femme liée à un ministre devrait renoncer à toutes activités professionnelles. C’est pousser un peu loin la recherche de l’éthique et de la bonne gestion des fonds publics.
Ce qui est le plus troublant dans ce dossier c’est que la chasse aux sorcières à des fins partisanes ne semble pas avoir de limites. Les chacals de l’opposition reniflent le sang et ils veulent à tout prix tuer leur proie, le ministre Laurent Lessard. Le ministre et son gouvernement ne peuvent pas vraiment contrer ces attaques vicieuses. Une fois l’opération lancée, il y a peu d’issues à court terme. Je ne sais pas si l’enquête du commissaire à la déontologie va prouver des faits troublants dans l’affaire Pyrobiom Énergies et les chalets, mais je suis convaincu que les subventions normées au Centre de transfert en technologies de Thedford-Mines Oleotek et à des organismes communautaires pour construire des logements sociaux sont parfaitement justifiées. L’avenir nous le dira…
Ce qu’il a de triste à notre époque, c’est que n’importe qui, n’importe quel média, n’importe quel politicien d’opposition peuvent lancer des accusations même fausses et cela apparaît crédible pour l’opinion publique parce que le lien de confiance entre la classe politique et la population est à son plus bas. Il est facile de berner l’opinion publique, de l’exciter et de la divertir, mais le prix à payer est toujours élevé. Dans ce cas-ci, il est clair que les accusations à l’endroit du ministre Laurent Lessard ressemblent à des épouvantails de l’opposition. Demain, il ne sera pas étonnant que ces épouvantails si utiles aujourd’hui se retournent contre leurs auteurs. On ne brandit pas des épouvantails sans conséquence et sans dommages collatéraux. L’opinion publique est parfois impitoyable pour qui essaie de la berner…
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