La marque libérale entachée
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Date: 18 novembre 2016Auteur: Daniel Nadeau
Le premier ministre Couillard a perdu patience le week-end dernier et a défié quiconque de citer un cas où son gouvernement a été mêlé de près ou de loin à des affaires de corruption. Cette impatience du premier ministre était fondée. Il y a au Québec une atmosphère irrespirable des suites de la Commission Charbonneau. Les partis d’opposition cherchent sans relâche à lier le parti libéral de Philippe Couillard à un gouvernement corrompu et aux prises avec de nombreuses histoires de malversation. Ce qui à l’évidence est faux.
Doit-on rappeler ici que le financement des partis politiques avec des prête-noms a été le fait de tous les partis politiques présents à l’Assemblée nationale sauf pour Québec Solidaire? Que les nominations partisanes à des postes de cadres supérieurs de l’État et des sociétés liés à l’État sont une pratique courante de tous les partis politiques qui ont exercé le pouvoir au Québec. C’est lassant à la fin que l’on cherche à rattacher l’étiquette de parti corrompu au parti libéral du Québec qui n’est pas une formation politique corrompue et dont les membres sont aussi respectables que ceux des autres partis.
Il est vrai que l’on retrouve plus de gens d’affaires au PLQ, plus de personnes qui sont là pour de mauvaises raisons contrairement à un parti plus idéologique comme le Parti Québécois. Encore là, il faut faire des nuances, si aujourd’hui il existe une loi et un registre sur le lobbyisme c’est grâce à l’ancien chef de cabinet péquiste Raymond Bréard et de l’affaire Oxygène 9. La vertu n’a pas de favoris ni de partis.
Cela étant dit, il n’en demeure pas moins qu’avec l’usure du temps, la marque libérale a été durablement atteinte dans les perceptions et que bien des Québécois sont convaincus que c’est un parti qui a des problèmes d’éthique. C’est le lot d’un parti au pouvoir qui l’a exercé longtemps ces vingt dernières années. Cela est aussi le fait d’un gouvernement qui ne s’est pas renouvelé suffisamment et qui compte encore sur plusieurs visages de l’époque Charest tant dans ses bénévoles, dans ses organisateurs et dans ses élus.
Il n’y a pas grand-chose à faire pour que cela cesse. Les partis d’opposition comme le chacal avec les cadavres encore chauds ne lâcheront pas prise, car ils savent qu’ils tiennent un bon filon. Donald Trump l’a prouvé, mentir et répéter une chose qui n’est pas vraie peut-être payant électoralement parlant, ils ne s’en priveront pas.
J’ai souvent des critiques envers le gouvernement et envers ce parti politique qui a été longtemps pour moi ma famille politique, mais une chose est certaine, c’est faux que c’est un parti politique corrompu. Les partis d’opposition qui rêvent au pouvoir devraient faire valoir leurs idées et leurs projets plutôt que de nous emmerder avec ces vieilles histoires qui desservent très mal en bout du compte toute la classe politique et le rapport même des citoyens avec la politique. Il serait temps que l’on en prenne acte et que le Québec soit autre chose qu’un gros hôpital et une industrie à fabriquer des commissions d’enquête. Le Québec mérite mieux…