Le retour de l’enfant prodigue
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Date: 10 mars 2017Auteur: Daniel Nadeau
C’est fait. Gabriel Nadeau-Dubois sera le candidat de Québec Solidaire dans Gouin aux élections partielles. Le populaire porte-parole du printemps étudiant de 2012 fera le saut en politique active et cherchera à devenir le référent politique de la nouvelle gauche québécoise. C’est le retour de l’enfant prodigue.
Sur le plan strict des communications, Nadeau-Dubois a du charisme et une candeur qui fait de lui un porte-parole efficace pour la gauche québécoise. Jusqu’à maintenant, il avait su trouver les mots et les formules pour se faire rassembleur et pour lui permettre de ratisser large dans la récolte d’adhésion parmi celles et ceux qui l’écoutaient ou le regardaient.
Aussi, j’exprime mon étonnement à la suite de son annonce officielle de sa rentrée politique. Le ton et le contenu de son discours d’acceptation étaient diviseurs, peu habiles et surtout détonnaient avec le ton si apprécié de Françoise David. Cette dernière se démarquait par ses talents de rassembler les gens. Elle venait polir le côté abrasif d’Amir Khadir, son collègue.
Hier, Gabriel Nadeau-Dubois s’est présenté comme le sauveur attendu. Après lui, le déluge. Il a affirmé que la classe politique, toute la classe politique actuelle, doit être battue et vaincue puisqu’elle a trahi le Québec depuis 30 ans. Cela fait donc de Robert Bourassa, Daniel Johnson, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard, Bernard Landry, Jean Charest, Pauline Marois et Philippe Couillard des couards et des traîtres aux intérêts du Québec. Qui plus est, si l’on déborde du nom des chefs, cela inclut même Amir Khadir, Françoise David et Manon Massé de Québec solidaire, car ces trois personnes sont bien parties de la classe politique.
Ce fut une déclaration malheureuse de Gabriel Nadeau-Dubois tant dans le fond que dans la forme. Confiant en ses moyens, le jeune homme apprendra à la dure au cours des prochaines semaines et des prochains mois que le monde politique est sévère avec celles et ceux qui se pensent au-dessus de ses lois inhérentes. Le respect envers celles et ceux qui ne partagent pas nos idées et nos valeurs est l’une d’elles.
Gabriel Nadeau-Dubois s’est fait le chantre d’une nouvelle génération et a voulu s’adresser au moins de 35 ans ainsi qu’à la frange la plus radicale de l’opinion québécoise. C’est un choix. On constate cependant que les adversaires de Québec Solidaire, et cela c’est principalement le PQ, peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Le nouveau venu, le retour de l’enfant prodigue s’est mal passé et en plus il vient accentuer la perception d’une radicalisation encore plus à gauche de Québec Solidaire avec Manon Massé et maintenant Gabriel Nadeau-Dubois. Ce sera intéressant à voir évoluer…