Le départ raté de Macron
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Date: 3 mai 2017Auteur: Daniel Nadeau
Nous sommes en plein milieu du deuxième tour de l’élection présidentielle française. Le vote aura lieu le 7 mai prochain. Les choses ne semblent pas aller de soi pour le jeune premier Emmanuel Macron qui, contre toutes attentes, a réussi à s’imposer au terme de la campagne présidentielle au premier tour comme le grand gagnant de cette campagne pas comme les autres.
Au soir de sa victoire, Emmanuel Macron, qui a décidément beaucoup de ressemblances avec notre premier ministre Justin Trudeau, a choisi le bon ton pour son discours. Il a donné l’impression que rien n’était gagné et qu’il proposait de mener une campagne tambour battant pour assurer sa victoire au terme de l’élection du 7 mai prochain.
Malheureusement pour Macron et ses partisans, les choses ne se sont pas déroulées comme prévu. Les ralliements des autres candidats défaits à la candidature de Macron ne semblent pas être des mots d’ordre qui sont suivis docilement par les intéressés. Madame Le Pen mène pour sa part fait une campagne efficace. Cela pourra jouer de vilains tours et à monsieur Macron, à ses partisans et à la France.
Avec beaucoup d’habiletés, madame Le Pen cherche à transformer cette élection en un plébiscite pour la France ou contre la France. D’un côté, nous dit Le Pen, vous avez l’Europe et ses bureaucrates qui veulent que la France se moule entièrement dans une économie mondialisée où elle perdra assurément son identité. De l’autre, ce qu’elle propose, une France qui retrouve ses moyens et son identité. Une France qui ferme ses frontières à ces immigrants nocifs qui viennent saper les bases identitaires de la France et prendre les emplois des vrais Français. Une France libre de ses choix et de sa destinée qui pourra sortir du joug de l’Allemagne et enfin retrouver sa vraie nature et sa culture.
À ce jeu de je suis la France et tu es l’ennemi de la France, madame Le Pen semble gagner des voix après une première semaine. Il faut dire que les abstentionnistes prévus des jusqu’au-boutistes de Mélenchon ne font rien pour aider la cause. En bon marxiste, les partisans de Mélenchon semblent privilégier la voie du pire pour provoquer le réveil nécessaire d’une France assoupie.
Le débat de cette semaine nous permettra d’y voir un peu plus clair, mais il est certain que monsieur Macron devra gagner cette présidence. Il ne peut penser sortir victorieux de cela sans faire l’effort nécessaire pour dire aux Français ce à quoi ils peuvent s’attendre d’une présidence Macron.