Le héros du peuple québécois
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Date: 2 novembre 2017Auteur: Daniel Nadeau
Hier, 1er novembre 2017 marquait le 30e anniversaire du décès de l’homme politique québécois René Lévesque. Un être hors du commun qui a marqué les consciences des Québécoises et des Québécois. Il a été l’un des plus grands hommes politiques de toute notre histoire. Sa figure politique est aux côtés de celle de Louis-Joseph Papineau dans mon panthéon personnel des grands personnages qui ont marqué l’histoire du Québec.
René Lévesque aura d’abord connu une grande carrière de journaliste. Il s’est illustré tout particulièrement dans son émission Point de mire diffusée à Radio-Canada. Dans cette émission très populaire à l’époque, le journaliste Lévesque tentait de faire comprendre aux auditeurs et téléspectateurs de Radio-Canada les tenants et les aboutissants des grands dossiers internationaux et des enjeux que cela sous-tendait pour le Québec.
René Lévesque fut aussi un ardent défenseur des droits des travailleuses et des travailleurs. Il fut aux premières loges pour appuyer les gars de Lapalme et il a pris parti pour les réalisateurs dans la célèbre grève de 1959. Il a aussi été du combat contre le régime de Maurice Duplessis aux côtés de Jean Marchand, alors à la CSN, Gérard Pelletier, le journaliste et Pierre Elliott Trudeau. Il n’y avait pas d’amour perdu entre Trudeau et Lévesque. La suite de l’histoire notamment au moment du rapatriement de la constitution de 1982 en constituera un puissant exemple.
On retiendra aussi la détermination de René Lévesque, l’homme politique. Il a combattu la corruption, les petits amis et le financement électoral illicite. Il est aussi un homme de réformes. Il était l’une des têtes d’affiche du gouvernement de Jean Lesage, l’équipe du tonnerre qui a caractérisé par ses actions ce que l’on nomme aujourd’hui la Révolution tranquille. René Lévesque faisait de la politique pour de bonnes raisons. C’était un grand réformateur.
Lévesque fut aussi un nationaliste éloquent qui voulait que les Québécois prennent en main leurs destinées. C’est pourquoi il a quitté le Parti libéral du Québec de Jean Lesage pour fonder le Mouvement Souveraineté Association (MSA) qui est devenu le Parti québécois. Élu en 1976, après des tentatives infructueuses, René Lévesque fut un premier ministre qui a poursuivi l’œuvre des réformes des pères de la Révolution tranquille en faisant adopter des Lois sur la nationalisation de l’amiante, des assurances automobiles et sur la protection du territoire agricole. Il est aussi celui qui a donné la loi 101 au Québec et qui a voulu réformer les mœurs électorales. En 1980, il a tenu le premier référendum au Québec sur la souveraineté-association. Référendum qu’il a perdu. Il fut élu pour un second mandat en 1981 et il a quitté la politique en 1985 ouvrant la voie à l’élection de son ancien complice et adversaire Robert Bourassa.
On peut dire bien des choses de la vie et l’œuvre de René Lévesque. D’ailleurs, les gens intéressés peuvent retrouver de nombreux ouvrages sur lui, dont celle de Pierre Godin et de son ancienne chef de cabinet, Martine Tremblay. Éric Bédard a quant à lui pris l’initiative de publier ses chroniques. Il serait donc hasardeux de chercher à résumer toutes ces pages écrites sur ce monument de notre histoire dans un billet de blogue.
Ce qu’il faut se rappeler, que nous soyons partisans ou non des politiques de l’homme politique, c’est que René Lévesque fut beaucoup nous. Des hommes politiques de cette qualité et agissant avec autant de désintéressement c’est rarissime. C’est pourquoi il figure à mon panthéon des personnes les plus marquantes de l’histoire du Québec. René Lévesque était par-dessus tout un grand démocrate et il est un véritable héros du peuple québécois.