La déchéance de l’UPAC
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Date: 9 février 2018Auteur: Daniel Nadeau
Dans notre univers judéo-chrétien, il y a une vieille maxime qui colle magnifiquement à la situation que vit actuellement l’UPAC face à l’opinion publique : « qui a vécu par l’épée périra par l’épée ». C’est un peu ce que vit aujourd’hui l’UPAC et cela est bien triste, car cet important outil collectif que le Québec s’est donné pour lutter contre les « coquins », écrirait le fondateur du Devoir Henri-Bourassa, semble aujourd’hui totalement incapable d’accomplir son mandat. Qui plus est, le lien de confiance de l’UPAC est rompu avec la population. Au cœur de cet échec, on retrouve son dirigeant Robert Lafrenière et la propension de son organisation à jouer dans la société du spectacle.
Ce n’est pas la première fois que j’écris un billet ou une chronique qui s’inquiète de l’habitude de l’UPAC de jouer dans la grande pièce contemporaine de la « spectacularisation des médias » plutôt que de se concentrer sur son travail d’enquête et de traduire les « méchants » devant les tribunaux avec des preuves qui tiennent la route. Trop souvent, pour des raisons qui demeurent obscures, ce nouveau corps de police a voulu marquer l’imagination, la nôtre, et procéder avec beaucoup d’effets ostentatoires à des arrestations. Ce qui fut manifestement le cas dans l’arrestation de madame Nathalie Normandeau. Imaginez, ces arrestations ont eu lieu le jour de la tenue d’un discours de budget. Belle façon de tirer le tapis sous le pied du gouvernement libéral de Philippe Couillard. De nombreux autres exemples pourraient être mis en preuve ici. Je crois que tous ont compris le sens de mon propos.
Aujourd’hui, pouvons-nous être étonnés de voir que ce corps de police et son principal dirigeant soient dans une incroyable bouillie où l’insatisfaction de ses troupes, la faiblesse des preuves contre de pseudo-accusés, l’échec des poursuites contre des « figures iconiques upaciennes » comme celle de monsieur Tony Accurso et l’abus de confiance avec la population soient à l’ordre du jour et viennent saper tous nos efforts de lutte contre la collusion et la corruption des dix dernières années.
Il faut un grand ménage dans nos institutions à commencer par le remplacement de monsieur Lafrenière par un civil au passé irréprochable. Il faut aussi une nouvelle Loi qui fait de l’UPAC un corps de police à part entière et où son principal dirigeant, son commissaire, sera nommé par un vote des deux tiers des membres de l’Assemblée nationale du Québec. Il faut enfin que la police fasse son travail dans l’ombre. Elle doit enquêter à l’abri de nos regards, ramasser les preuves et traduire les gens devant les tribunaux s’ils ont contrevenu à nos lois. Il est vraiment important que l’UPAC quitte le monde du spectacle et de la justice des réseaux sociaux pour réintégrer son lieu naturel : celui de la vraie justice où la présomption d’innocence a un sens jusqu’à ce que l’on soit trouvé ou réputé coupable.
Il est temps pour monsieur Coiteux d’agir…