L’affaire Vice Média et la Cour Suprême

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Date: 4 décembre 2018
Auteur: Daniel Nadeau

La liberté de presse et la protection des sources ont des limites

Un jugement récent de la Cour Suprême du Canada fera parler de lui dans les salles de presse de tout le pays dans les prochaines semaines. De quoi meubler les partys de Noël des salles de rédaction des médias canadiens.

Ce dont il est question c’est que Vice Média se voit obligé de dévoiler les échanges entre son journaliste et un présumé terroriste qui luttait pour l’armée islamique. Ce que le journaliste doit dévoiler de son matériel journalistique ce sont ses échanges texto avec le terroriste présumé.

Nous ne sommes pas ici devant une cause de protection d’une source, mais plutôt devant la question de dévoiler des renseignements stratégiques pour arrêter un terroriste. La Fédération professionnelle des journalistes du Québec peut bien nous servir ses arguties concernant la question de principe selon laquelle jamais la police ne devrait mettre la main sur du matériel journalistique. Comme le rapporte Le Devoir, le vice-président de la FPJQ, Jean-Thomas Léveillé affirme que : « C’est une question de principe. La police ne devrait pas pouvoir mettre la main sur le matériel journalistique, quel qu’il soit. C’est important parce que, si les gens ont la perception que transmettre de l’information aux médias revient à la transmettre à la police, peut-être que les gens vont y repenser à deux fois avant de dénoncer des situations qui méritent d’être dénoncées. »

Ouf. Quelle mauvaise déclaration de Léveillé ! Il confond les pommes et les oranges. Ce qui est en cause dans ce jugement c’est un militant politique, terroriste qui se sert des médias pour propager son idéologie meurtrière. En vertu de la liberté d’expression, je ne voudrais pas que l’on interdise à des médias de transmettre cette parole. Néanmoins, il faut comprendre que par cette transmission les médias servent d’outils à la propagation du terrorisme. Cela n’a rien à voir avec une source qui dénonce des autorités légitimes pour des manœuvres scabreuses. On parle plutôt ici d’un terrorisme qui fait de la propagande.

Je suis très heureux de la décision de la Cour Suprême du Canada. Cela prouve que l’on peut respecter la liberté d’expression, la protection des sources journalistiques tout en combattant les criminels et les terroristes. La Cour Suprême a été sage dans sa décision. Tous les fervents défenseurs de la démocratie et de la liberté d’expression ne peuvent que s’en réjouir.

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