Trump, les médias américains et l’opinion publique
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Date: 27 mars 2019Auteur: Daniel Nadeau
Le procureur spécial du ministère de la Justice américaine, Robert Mueller, a enfin déposé son rapport concernant l’interminable enquête sur la collusion présumée de l’organisation électorale de Donald Trump avec la Russie lors de la dernière campagne électorale. Le rapport de monsieur Mueller n’a pas été rendu public, mais un résumé de quatre pages de ses conclusions a été jeté en pâture de l’opinion publique américaine par le procureur général américain, monsieur William Barr.
Que dit le résumé rendu public par le secrétaire à la justice William Barr ? Il nous dit que selon la longue enquête de Robert Mueller l’organisation électorale de Donald Trump ne s’est pas rendue coupable de collusion avec la Russie lors de la dernière campagne électorale. Lisons-en le résumé qu’en faisait Richard Hétu dans la Presse+ du 25 mars dernier :
« Dans une lettre adressée au Congrès, William Barr a d’abord indiqué que Robert Mueller avait conclu à l’absence d’éléments prouvant un complot ou une coordination entre l’équipe de campagne de Donald Trump et le gouvernement russe.
“Les investigations du procureur spécial n’ont pas déterminé que l’équipe de campagne de Trump ou qui que ce soit associé à celle-ci se soit entendu ou ait collaboré avec la Russie pour influencer l’élection présidentielle américaine de 2016.
William Barr a cependant ajouté que Robert Mueller n’avait pas tiré de conclusion définitive sur une éventuelle entrave à la justice de la part de Donald Trump. Citant le document confidentiel que le procureur spécial lui a remis vendredi, il écrit : ‘Si ce rapport ne conclut pas que le président a commis un crime, il ne le disculpe pas non plus.’.
Néanmoins, en tenant compte des éléments présentés dans le rapport de Robert Mueller, William Barr a lui-même conclu que le président n’avait pas commis de délits relatifs à l’entrave à la justice. Il a précisé qu’il était arrivé à cette conclusion de concert avec le procureur général adjoint Rod Rosenstein”. »
Cela a le mérite d’être clair. Certes, on trouvera des démocrates qui ne seront pas satisfaits et qui voudront poursuivre leur chasse aux scandales dans les placards de Donald Trump, mais si le procureur spécial Mueller n’a pas trouvé de preuves suffisantes pour l’accuser de collusion c’est qu’il n’y a pas eu de collusion. On ne peut pas mettre tous ses espoirs dans un panier et décider parce que les conclusions ne font pas notre affaire de nier la qualité du travail fait par le procureur spécial Mueller dans ce dossier.
Cela viendrait aussi davantage creuser le fossé entre les médias pro-Trump et anti-Trump aux États-Unis. Ce qui ne peut qu’être néfaste pour la démocratie américaine. Il semble bien que la présidence de Donald Trump ait inoculé un puissant venin antidémocratique dans le système politique américain. Un venin qui transforme les médias en acteur plutôt qu’en témoin. Les médias et la presse américaine devront se livrer à un sérieux examen de conscience à la suite de la publication de ce rapport. Il est indéniable que l’affaire Trump, si n peut l’appeler ainsi, se règlera dans les urnes en 2020. Il n’y a pas d’autres voies. Il est loin d’être acquis qu’il faut compter Donald Trump pour battu. Il n’a pas dit son dernier mot ni ses partisans…