Dire non au projet GNL Québec
--
Date: 4 juin 2019Auteur: Daniel Nadeau
On va se le dire, la question de l’environnement occupe beaucoup d’espace dans les médias. Un espace mérité et justifié. J’ai eu l’occasion d’écrire sur ce blogue et ailleurs (sur le site d’EstriePlus) que j’avais des réserves par rapport au discours catastrophique de certains ténors de la cause environnementale. Un questionnement légitime et bien fondé, mais qui a des chances de me faire passer rapidement dans le camp des ennemis de la lutte aux changements climatiques. Passer du mauvais côté de la force en matière environnementale, personne ne souhaite cela.
Pourtant, chaque jour l’actualité fait place à des nouvelles qui devraient nous préoccuper si l’on est sincèrement interpellé par la question des gaz à effet de serre. Il en est ainsi avec le projet GNL Québec. Un mégaprojet comprenant un pipeline de 782 km (le projet Gazoduc), une usine de gaz naturel liquéfié (le projet Énergie Saguenay) et un terminal maritime ou des super-méthaniers chargeraient le gaz liquéfié pour l’exporter vers les marchés étrangers via le Fjord du Saguenay et le fleuve Saint-Laurent.
Les promoteurs de ce projet le présentent comme un projet vert puisqu’il utilisera l’hydro-électricité pour liquéfier le gaz et parce que cette énergie viendrait en remplacer des plus polluantes en Europe, en Asie et ailleurs dans le monde. Beau ptich de relations publiques, mais nous ne devons pas nous laisser par ces belles paroles du promoteur ou du gouvernement caquiste de François Legault.
La réalité c’est que ce projet favorisera l’extraction quotidienne de 44 millions de mètres cubes de gaz naturel dans les prairies canadiennes, ce qui représente 2,6 fois la consommation quotidienne de l’ensemble du Québec. Cela viendra ajouter 7,8 t de gaz à effet de serre par an dans le bilan énergétique du Québec. Ce qui signifie que nous viendrons anéantir, en permettant ce projet, tous nos efforts d’élimination des gaz à effet de serre depuis 1990.
Il est vrai que la lutte aux changements climatiques doit se faire en tenant compte du rythme de changements que la population peut absorber. C’est ce que mes écrits antérieurs défendaient. Par contre, un projet comme celui de GNL Québec est une tout autre affaire. Il s’agit de promouvoir la hausse de nos gaz à effet de serre en échange d’un potentiel progrès économique.
Il serait temps que le gouvernement Legault s’assure que ses bottines suivent ses babines et que le projet GNL Québec soit vu pour ce qu’il est, un immense potentiel de production de gaz à effet de serre contre un bénéfice économique dans une région. À cela, nous devons dire non !