La fièvre du basketball et l’unité canadienne
--
Date: 11 juin 2019Auteur: Daniel Nadeau
Hier, le miracle attendu n’a pas eu lieu. L’équipe du nord n’a pas réussi à vaincre les Warriors. Une cruelle défaite de moins d’un point. Partout au Canada, la fièvre des Raptors s’est fait sentir. De Montréal en passant par Québec et partout au pays, on a créé des Jurassic Park d’occasion pour célébrer la victoire qui n’est pas venue. Ce n’est peut-être que partie remise. Il y aura un sixième match à Oakland aux États-Unis dans l’État de la Californie.
Une chose est certaine c’est que cette montée de fièvre canadienne pour un sport méconnu chez nous, même s’il a été inventé par un Canadien, fait une démonstration claire de la force de l’agenda setting des médias. Si certains mettent en doute la force de persuasion des médias, ils seraient bien avisés de revoir leur concept à la lumière de la popularité instantanée de cette équipe de basketball ces dernières semaines au Canada. Inconnue il y a à peine quelques mois, les Leaonard, Lowry sont devenus des vedettes incontestées de l’espace public canadien en un court laps de temps.
Ce qu’il faut retenir au-delà des performances sportives méritoires de tous les membres de cette équipe talentueuse c’est que nous vivons une époque où les gagnants ont la cote et les équipiers des Raptors de Toronto ne font pas exception. Les gagnants ont souvent le haut du pavé dans notre monde si épris de performances et de victoires.
La meilleure preuve que le basketball s’est imposé dans notre espace public c’est que durant le match d’hier la politique s’était invitée dans les publicités, match qui se voulait historique. Les pourfendeurs et défenseurs du chef du Parti conservateur avaient acheté de la publicité pour faire valoir leurs thèses respectives. Quand la politique s’invite aux événements sportifs c’est signe que cela devient important.
Il est clair que le basketball s’est invité à notre vie collective, le temps du succès d’une équipe extraordinaire. Reste à voir si cela sera un feu de paille ou le début d’une nouvelle histoire d’amour des Canadiens pour un sport. Chose certaine, il y a longtemps qu’une équipe sportive a réuni toutes les citoyennes et tous les citoyens de ce pays au-delà de leurs divergences. En ce sens, les Raptors de Toronto sont en soi un phénomène qui mérite d’être examiné attentivement et faire l’objet d’une analyse pour mieux comprendre qui nous sommes.