L’opinion publique et le cirque américain de Donald
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Date: 26 septembre 2019Auteur: Daniel Nadeau
L’opinion publique américaine sera au cœur des enjeux politiques au cours des prochaines semaines. Les dernières frasques du président Trump révélées cette semaine feront l’objet d’une procédure de destitution à la Chambre des représentants majoritairement démocrates. Qu’a fait cette fois Donald Trump ? Rien de vraiment différent ce qu’il fait depuis qu’il est président, mais cette fois il a peut-être dépassé les bornes. Dans une conversation avec le nouveau président de l’Ukraine, il a demandé la collaboration de ce pays pour entreprendre une enquête contre le fils de son principal adversaire présumé, Joe Biden. Un président qui demande l’intervention d’un pays étranger dans le processus électoral de son pays, c’est quand même quelque chose de condamnable en vertu des principes de la constitution américaine.
L’initiative des démocrates de Nancy Pelosi d’entreprendre à ce moment-ci une opération pour destituer le président commande un fort appui du public américain et ceux-ci doivent obtenir le soutien de l’opinion publique américaine. Ce qui risque de ne pas se produire. La mécanique de cette procédure nécessite un vote majoritaire au Congrès, ce qui devrait être possible puisque les démocrates y détiennent la majorité. Il faut par ailleurs obtenir une majorité des deux tiers au Sénat. Ce qui est plus problématique pour les démocrates puisque le Sénat américain est majoritairement républicain. Il faudrait au moins 20 républicains qui votent avec les démocrates pour que l’on révoque le président Trump. Cela semble impensable aujourd’hui dans la dynamique actuelle de la politique américaine. Les républicains continuent d’appuyer Trump et ils font bloc avec lui.
Dans cette perspective, la décision des démocrates d’aller de l’avant avec cette procédure d’impeachment est très risquée et risque de devenir une voie royale pour la réélection de Donald Trump pour un second mandat. La population américaine est de façon générale rébarbative à ce genre de procédé. C’est à la population de choisir son président et non pas à des jeux de coulisses de partis politiques. D’ailleurs, c’est la ligne de défense que les républicains et les partisans de Trump useront au cours des prochains jours. Trump pour sa part a déjà repris sa ligne déjà utilisée dans le dossier de la Russie c’est une chasse aux sorcières menée par des gauchistes démocrates.
En ce sens, la conquête de l’opinion publique américaine sera au cœur des enjeux politiques chez notre voisin du sud.