8 mars 2020
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Date: 9 mars 2020Auteur: Daniel Nadeau
Hier, c’était la journée des droits des femmes. Celle de 2020 revêt un caractère particulier. Si l’on reconnaît que la question du droit des femmes et de l’égalité a progressé dans bien des sphères, bien que cela soit encore nettement insuffisant, on constate que la question de la violence faite aux femmes est omniprésente dans l’actualité québécoise et canadienne. Ces derniers mois, des féminicides ont retenu l’attention et particulièrement, il y a quelques semaines le meurtre crapuleux de la jeune Océanne a soulevé à nouveau la question. Cela est préoccupant et en dit long sur la réelle question de l’égalité des femmes et des hommes chez nous.
Même si l’on aime se draper derrière notre grande sensibilité aux droits des femmes au Québec, un récent sondage de Léger démontre que la discrimination systémique envers les femmes est toujours présente. Les discours antiféministes pleuvent encore dans l’espace public empruntant les oripeaux de la juste mesure et des discours contre ce qu’ils appellent le féminisme radical.
La question de l’égalité des femmes et de leurs droits est loin d’être un sujet réglé au Québec et au Canada. Même si plusieurs voudraient le laisser croire, les femmes sont encore payées moins que les hommes, elles ont la charge mentale de la famille et des travaux domestiques et elles sont sous-représentées dans les sphères de pouvoir tant économique que politique.
Mais là où le bât blesse le plus, c’est dans la sphère de l’intime où les progrès tardent à se faire sentir. La recrudescence de la violence faite aux femmes dans l’intime en témoigne éloquemment. Nous devons dénoncer cette violence et changer ce qui doit être changé dans nos vies, car la violence envers les femmes est intolérable dans une société comme la nôtre. Les hommes doivent se mobiliser contre la culture de sous-humain qui mène à des féminicides. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir si nous voulons claironner qu’au Québec le droit des femmes à l’égalité avec les hommes et la disparition des discriminations sont au cœur de nos valeurs. C’est un beau projet, mais ce n’est pas encore la réalité vécue par les femmes. Nous avons tous un rôle à jouer pour faire advenir ce projet. Le 8 mars était un bon moment pour se rappeler ces vérités élémentaires. Bonne fête à toutes les femmes…