Vivre en exil
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Date: 18 mars 2020Auteur: Daniel Nadeau
En ces moments difficiles où certains de nos compatriotes sont contraints à l’exil, il convient de se rappeler des figures célèbres du Québec qui pour diverses raisons ont dû s’exiler de celles et ceux qu’ils aimaient et vivre loin de la terre québécoise. Parmi ceux-là, il y a la figure anticléricale légendaire du 19e siècle, Louis-Antoine Dessaulles. Georges Aubin et Yvan Lamonde viennent de publier des lettres de Dessaulles chez PUL dans un livre intitulé : Paris illuminé : le sombre exil. Lettres 1878-1895.
Figure bien connue pour son opposition à l’Église, Dessaulles a aussi été un piètre administrateur de sa fortune. Il s’est lancé dans de nombreuses aventures entrepreneuriales avec des inventions qui n’ont jamais trouvé leur marché et leur destinée. Si bien que croulant sous les dettes, Louis-Antoine Dessaules a dû s’exiler à Paris pour éviter de rembourser des créanciers et pour essayer de se retrouver une vie.
Grâce à la correspondance de Louis-Étienne Dessaulles qui a passé les quinze dernières années de sa vie à Paris, on peut découvrir la vie quotidienne à Paris, les conditions de logement et certains grands événements comme les expositions universelles ou les fêtes du 14 juillet. Les auteurs écrivent : « sa correspondance fait voir à la fois la vie quotidienne du logement et des repas à quelques sous et les déploiements festifs du 14 juillet et des expositions universelles. Personnage balzacien, Dessaulles essaie de se refaire une réputation et une fortune en se jetant sans moyens dans des inventions qui disent l’effervescence de Paris et de l’époque. » (Georges Aubin et Yvan Lamonde, Paris illuminé : le sombre exil. Lettres 1878-1895, , Québec, Presses universitaires de Laval, 2020, 251 p. [Cultures québécoises])
La publication de ces lettres est un excellent passe-temps en ces moments où nous sommes reclus sur nous-mêmes et nous permet de découvrir l’histoire de notre petit peuple dans de nouvelles dimensions.